Cet article date de plus de six ans.

Vidéo Pour augmenter la rançon, les trafiquants de migrants les torturent pendant qu'ils téléphonent à leur famille

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 2 min
VIDEO. Pour augmenter la rançon, les trafiquants de migrants les torturent pendant qu'ils téléphonent à leur famille
VIDEO. Pour augmenter la rançon, les trafiquants de migrants les torturent pendant qu'ils téléphonent à leur famille VIDEO. Pour augmenter la rançon, les trafiquants de migrants les torturent pendant qu'ils téléphonent à leur famille
Article rédigé par France 2
France Télévisions

A Bani Walid, plaque tournante libyenne d'un sordide trafic de migrants, une équipe du magazine "Complément d'enquête" a pu rencontrer des rescapés dans un refuge appelé "l'hôtel Ivoire". Voici un extrait où ils témoignent des méthodes implacables de leurs anciens geôliers.

La route des migrants africains vers l'Europe passe par Bani Walid, en Libye, à 150 kilomètres des côtes méditerranéennes. L'endroit est devenu la plaque tournante d'un trafic d'êtres humains, séquestrés et torturés quand leur famille ne peut pas verser la rançon exigée. "Complément d'enquête" y a tourné un reportage dont voici un extrait.

Une équipe du magazine a pu rencontrer des rescapés dans un refuge appelé "l'hôtel Ivoire". Ils viennent d'une douzaine de prisons différentes, mais tous témoignent des mêmes méthodes, implacables, de leurs anciens geôliers. Pour obtenir le maximum d'argent, les trafiquants appellent les familles pendant les séances de torture. La mère de Demba a ainsi entendu depuis le Sénégal son fils se faire électrocuter. "Quand j'ai commencé à parler à ma mère, raconte-t-il, on m'a attrapé, on m'a branché le courant, et j'ai crié 'Maman ! Maman !'"

Le racket ne s'arrête pas forcément avec le versement de la rançon

"Maman, il faut payer l'argent, il faut me libérer, a-t-il continué, sinon on va me tuer, ici." En entendant les cris de douleur de leur enfant, les parents s'affolent, prêts à tout pour trouver de quoi payer la rançon : prendre un crédit, vendre leur commerce ou leur maison. Une fois la somme (de 500 euros à 3 500 euros) réunie, ils l'envoient aux ravisseurs via des transferts internationaux.

Mais le racket ne s'arrêtera pas forcément. Il ne faut jamais payer en une seule fois, ont fini par comprendre les victimes de ce trafic, "sinon ils se disent que tes parents ont beaucoup d'argent". Et qu'ils vont donc continuer à payer pour leur enfant, qui sera revendu à une autre prison…

Extrait du "Sang des diamants noirs", un reportage à voir dans "Complément d'enquête" du 9 novembre 2017.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.