"Complément d’enquête". Esclavage, prostitution : les nouveaux trafiquants
"Complément d’enquête" sur les nouveaux trafics d’êtres humains, de la Libye à l’Angleterre, en passant par la Seine-Saint-Denis : racket de migrants, mineures forcées à la prostitution dans certaines banlieues françaises, jeunes filles au pair corvéables à merci dans les quartiers chics de Londres ou de Paris.
Au sommaire :
- Dealers d’ados. Depuis deux ans, une soixantaine d’enquêtes de police ciblent les nouveaux "macs de banlieue", des petits trafiquants qui s’improvisent proxénètes et forcent des jeunes filles de leur cité à se prostituer.
- Le sang des diamants noirs. Séquestrations, tortures, familles rackettées... en Libye, Bani Walid est l’une des plaques tournantes du trafic de migrants. Une équipe du magazine a pu tourner à l'"hôtel Ivoire", l'un des rares refuges des rescapés.
- Cherche jeune fille au pair… et plus si affinités. Enquête, en France et en Grande-Bretagne, sur des nounous devenues "esclaves domestiques", soumises à des brimades et parfois même des agressions sexuelles.
C’est la nouvelle manne des trafiquants : le racket de migrants. Avant même d’atteindre la Méditerranée, des centaines d’hommes et de femmes venus d’Afrique se font kidnapper au cœur du désert libyen, torturer, et rançonner de plusieurs centaines d’euros. Plongée dans l’enfer de ces migrants, et de celles et ceux qui sont réduits à l’état d’esclaves… parfois à deux pas de chez vous. Dans certaines banlieues françaises, ce sont des mineures enrôlées de force comme prostituées. Dans les quartiers chics de Paris ou de Londres, ce sont des jeunes filles au pair corvéables à merci. "Complément d’enquête" sur ces nouveaux trafics d’êtres humains, de la Libye à l’Angleterre, en passant par la Seine-Saint-Denis.
Au sommaire
Dealers d’ados
Ils ont la vingtaine, et après un passé de petits trafiquants, s’improvisent proxénètes. Depuis deux ans, une soixantaine d’enquêtes de police ciblent ces nouveaux "macs de banlieue".
Rien à voir avec les réseaux criminels d’Europe de l’Est : les délinquants font travailler des jeunes filles de leur cité, souvent mineures. Une prostitution de proximité, entre copains, mais au mode opératoire violent. "Complément d’enquête" a remonté la piste d’une "maquerelle" et de son acolyte à Argenteuil. Pendant des mois, ils ont forcé des "amies" ados à enchaîner les passes dans leur appartement transformé en maison close.
Une enquête de Rola Tarsissi.
Le sang des diamants noirs
En Libye, à 150 kilomètres des côtes, Bani Walid est l’une des plaques tournantes du trafic de migrants. Des centaines d’Ivoiriens, de Sénégalais, Maliens ou Soudanais s’y sont retrouvés piégés par des milices armées, séquestrés pendant de longs mois dans des hangars aménagés en prisons. La technique ultime de leurs tortionnaires : électrocuter ou mutiler les migrants et téléphoner en direct à leurs familles pour obtenir une rançon, qui peut atteindre des milliers d’euros.
A la sortie de la ville, une association locale a ouvert un cimetière pour les migrants. Elle y a déjà creusé plus de 600 tombes. Un refuge, à Bani Walid, est l'un des rares endroits où les rescapés de ces tortures se rétablissent. Il est surnommé l'"hôtel Ivoire". Les équipes de "Complément d’enquête" ont pu s'y rendre et tourner des images exclusives.
Un reportage de Louis Milano-Dupont et de Florian Le Moal.
Cherche jeune fille au pair… et plus si affinités
Le 20 septembre dernier, une Française de 21 ans a été retrouvé calcinée dans un jardin de Londres : elle était jeune fille au pair. Le couple qui l’embauchait a été mis en examen pour meurtre.
Depuis cette tragédie, les témoignages affluent sur les réseaux sociaux pour dénoncer les conditions de travail de ces nounous pas comme les autres. En théorie, des étudiantes qui, en échange du gîte et du couvert, s’engagent à quelques heures de garde. En réalité, ces jeunes femmes sont souvent exploitées, soumises à des brimades et parfois même des agressions sexuelles. Enquête en France et en Grande-Bretagne sur ces "esclaves domestiques" d’un nouveau genre.
Un reportage de Sébastien Lafargue.
La rédaction de "Complément d'enquête" vous invite à commenter l'émission sur sa page Facebook ou sur Twitter avec le hashtag #Cdenquete.
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