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Sommet européen à Bruxelles : Macron arrive affaibli politiquement

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Temps de lecture : 2min
Article rédigé par Bertrand Gallicher, franceinfo
Radio France

Après plusieurs semaines de crise entre le gouvernement et les "gilets jaunes", Emmanuel Macron est attendu de pied ferme au dernier sommet européen de l'année.

Trois jours après son intervention télévisée au cours de laquelle il a annoncé une série de mesures sociales de plus huit milliards d’euros, le président français arrive jeudi 13 décembre à Bruxelles pour le dernier Conseil européen de l’année. Les autres chefs d’État ou de gouvernement observent avec inquiétude le mouvement des "gilets jaunes" dans l’Hexagone. Ils s’interrogent sur les conséquences économiques et budgétaires de cette révolte populaire. Et se demandent comment le président français sortira d’une telle épreuve, à moins de six mois des élections européennes. Emmanuel Macron est-il toujours légitime pour assumer le leadership de l’Union européenne ? Un rôle qu’il s’était attribué au début de son quinquennat, en affichant des ambitions fortes pour l’Europe. Du discours de la Sorbonne en septembre 2017 à celui prononcé devant le Bundestag le 18 novembre 2018, le président Français a martelé son attachement à une Europe forte, qu’il s’agisse du budget de la zone euro, de la défense ou de la convergence avec l’Allemagne.  

Un coup de canif dans la rigueur budgétaire

Aujourd’hui, cette ambition est contrariée par un mouvement social de grande ampleur dans l’Hexagone, dont il n’est pas certain que les annonces faites lundi soir suffisent à l’arrêter complètement. Pour contenir cette colère, soutenue par une grande partie des Français, le gouvernement a donné un coup de canif dans la rigueur budgétaire, au risque de voir le déficit déraper au-delà des 3%. D’où la réaction immédiate de Bruxelles, qui "suivra avec attention l’impact des annonces faites par le président", pour reprendre les mots du Commissaire européen à l’Économie Pierre Moscovici. À Bruxelles, Emmanuel Macron devra donc convaincre ses homologues qu’il tient la situation en main et que ses projets européens ne sont pas remis en cause. Il lui faudra aussi persuader la chancelière Merkel de son attachement à restaurer les comptes publics de la France, malgré l’épisode des "gilets jaunes" et ses conséquences. Pour l’instant Berlin s’est bien gardé de critiquer la politique d’Emmanuel Macron. Mais la presse allemande tire à boulets rouges sur le "chaos" qui s’est installé en France.

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