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Vidéo Thierry Breton ne croit pas en un "Polexit" et assure que l'UE va inciter les États à "baisser les taxes sur l’énergie"

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Article rédigé par franceinfo
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Le commissaire européen au Marché intérieur était l'invité de France Inter ce lundi 11 octobre. Il a notamment réagi aux récentes prises de positions de la Pologne face aux traités européens mais aussi à la hausse des prix de l'énergie.

Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur, a dit ce lundi 11 octobre sur France Inter ne pas craindre un "Polexit", une sortie de la Pologne de l'Union européenne après la décision du tribunal constitutionnel polonais de considérer que le droit national primait sur les traités de l'UE. "Je n’y crois pas une seconde pour deux raisons", a-t-il déclaré. "Premièrement, parce que de 80% des Polonais sont pour rester en Europe", a-t-il poursuivi, "deuxièmement, parce qu'être membre de l'UE, pour la Pologne, c'est aussi bénéficier des vaccins, d'un plan de relance, la Pologne attend 54 milliards d'euros."

"Accepter que la Cour européenne prime"

"Il y a des règles et nous avons reçu mandat des peuples européens, pas des États, pour protéger le peuple polonais qui a décidé, souverainement, à l’occasion d’un référendum de rejoindre l’Europe", a indiqué Thierry Breton. Selon lui, rejoindre l'Europe, c'est "accepter que la Cour européenne prime" et que la Commission soit "la gardienne des traités". Il a par ailleurs réaffirmé qu'il y aura des sanctions, "qui pourront être extrêmement dures et qui feront rappeler à la raison ceux qui ont voulu s'égarer un peu du droit et de l'État de droit", si l'État polonais bafouait la primauté du droit européen. "Lorsqu'un pays fait partie de l'Union européenne, cela veut dire qu'il en a accepté les règles, donc si on veut les changer, on peut en sortir. Il n'y a aucun problème. Il suffit de faire un référendum", a ajouté Thierry Breton.

"Au moins six mois de tensions" sur les prix de l'énergie

Concernant la hausse spectaculaire du prix de l'énergie, notamment du gaz, il a rappelé qu'il s'agissait d'un phénomène mondial et qu'il fallait s'attendre à "au moins six mois de tensions", le temps de l'hiver. "On va donner [mercredi] la possibilité à chaque État de baisser les taxes sur l’énergie, comme la TVA, pour redistribuer aux plus défavorisés", a précisé Thierry Breton. Selon lui, il y a environ "36 millions de personnes qui vont en avoir vraiment besoin" dans l'UE, 6 millions à l'échelle de la France. "Le tout, c'est de passer cette période", a-t-il estimé.

"Nous avons la nécessité de travailler ensemble, pour avoir un mix énergétique qui nous permette de combattre ces volatilités", a affirmé Thierry Breton. Pour cela, il a considéré qu'il fallait accélérer les énergies renouvelables, tout en préservant les "énergies de stabilité", maintenir, selon lui "25% de nucléaire". Thierry Breton a également émis l'idée de confectionner des "réserves stratégiques plus importantes pour limiter la volatilité dont on souffre aujourd'hui".

"Il faut accroître notre autonomie et notre indépendance", a également jugé Thierry Breton vis-à-vis de la pénurie de semi-conducteurs. "L’Europe et les États-Unis ne produisent chacun que 10% des besoins mondiaux. Nous voulons passer à 20% dans les dix ans qui viennent. Nous allons mettre sur la table plus de 40 milliards d’euros pour accélérer le déploiement de ces usines."

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