Cet article date de plus de dix ans.

Un Français parti combattre les pro-russes en Ukraine témoigne

Une vingtaine de Français sont actuellement en train de combattre en Ukraine. Côté pro-russe et côté pro-ukrainien. France Info a pu joindre Gaston Besson, l’un d’entre eux. Ce Français a décidé de lutter contre les Russes.
Article rédigé par Camille Magnard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Gaston Besson a 47 ans et se bat du côté pro-ukrainien © Capture d'écran Facebook)

Des Français sur le front ukrainien. A l’Est de l’Ukraine, les combats entre pro-russes et pro-ukrainiens se poursuivent et la situation humanitaire devient critique. "Des milliers de personnes n’ont plus accès à l’eau, à l’électricité et aux soins médicaux", a estimé la Croix Rouge internationale ce lundi. Parmi les combattants se trouve une vingtaine de Français, de part et d'autre de la ligne de front.

"On est ultra-nationalistes, socialistes et libertaires" (Gaston, 47 ans, Français qui combat en Ukraine)

Des Français qui se sont engagés volontairement dans ce conflit, et qui s'affrontent autour des villes de Donetsk et Lougansk. Entre référence aux brigades internationales de la Guerre d'Espagne, nationalisme exacerbé et opportunisme des mercenaires, qui sont ces Français partis faire le coup de feu dans le Donbass ? France Info a joint Gaston Besson, l'un d'entre eux, engagé côté pro-ukrainien. 

Il a 47 ans et a passé une vingtaine d’années à écumer les conflits du globe. Lui, qui se présente comme un "idéaliste ", un "révolutionnaire de gauche ", s'est engagé en Croatie, avant de rejoindre les guérillas du Laos, de Birmanie, du Surinam ou de Colombie. Une expérience militaire qu'il met au service des ultra-nationalistes ukrainiens depuis sept mois. Il a rejoint le bataillon Azov, sous contrôle des nationalistes ukrainiens du Pravy Sektor. "On est ultra-nationalistes, socialistes et libertaires ", dit-il.

L’attrait de l’aventure

Aux côtés de Gaston, 80 combattants étrangers, dont une dizaine de Français, engagés sur le front de l'Est contre les séparatistes épaulés par Moscou. Mais là où ça se complique, c'est que dans les rangs des séparatistes, on trouve aussi des Français, issus du groupuscule d'extrême droite Unité Continentale. Ils disent défendre Vladimir Poutine et la Grande Russie contre "l'impérialisme atlantiste, incarné par les Etats-Unis, l'Europe et l'OTAN ".

  (La page facebook du groupuscule d'extrême droite Unité Continentale pro-russe © Capture d'écran Facebook)

Et ces volontaires Français qui défendent la république autoproclamée du Donbass, Gaston les connait bien. "Ils sont quatre ou cinq côté Donbass, avec des Serbes et l’extrême droite française ", raconte-t-il. Gaston leur a demandé ce qu’ils faisaient là et ils lui auraient répondu : "On sait pas ". Pour Gaston cela s’explique par l’attrait de l'aventure.

"On en renvoie beaucoup à maison"

Sous un vernis idéologique ultra-radical, c'est le point commun de ces Français engagés en Ukraine, dans un camp comme dans l'autre. D'ailleurs en France, leurs mouvances ne sont pas si éloignées dans la nébuleuse de l'extrême droite. Il suffit de voir le nombre d'amis qu'ils partagent sur les réseaux sociaux, et qui gravitent souvent autour du Front National.

Gaston, lui, se défend de jouer les recruteurs de volontaires étrangers pour le bataillon Azov. "On en renvoie beaucoup à la maison. Hier encore, un Français est arrivé, c’était un gamin ", confie Gaston qui lui a demandé de retourner en France.

Présent sur les réseaux sociaux

Depuis l’Ukraine, . Il existe même un hastag à son nom #gastonBesson. Il poste des photos et partage des articles. Il a récemment été interviewé par un journal italien. Des messages pro-ukrainien qu’on retrouve sur sa page facebook où il n’hésite pas à appeler aux dons.

Gaston n'a pas l'intention de quitter l'Ukraine pour le moment. Pas tant que les séparatistes n'auront pas été chassés du Donbass. Après, une autre bataille commencera. Les nationalistes du bataillon Azov pourraient se retourner contre les nouvelles autorités de Kiev, soutenues par l'Ouest et accusées d'avoir trahi la révolution de Maïdan. Gaston Besson le dit, ses hommes pourraient revenir à Kiev avec des chars, pour poursuivre le travail, quitte à s'allier avec leur ennemi du moment, Vladimir Poutine.

Camille Magnard a joint Gaston Besson, Français de 47 ans qui combat avec les pro-ukrainiens à l'Est de l'Ukraine

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.