Soupçons de corruption au Parlement européen : "Ce qui a été révélé, c'est la face émergée de l'iceberg", selon l'eurodéputée Manon Aubry
"Aujourd'hui, ce qui a été révélé, c'est la face émergée de l'iceberg", assure l'eurodéputée La France insoumise (LFI) Manon Aubry, samedi 17 décembre sur franceinfo, à propos des soupçons de corruption au Parlement européen. "Il y a un type de lobbying qu'on peut voir de la part d'autres États, je pense", ajoute-t-elle.
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À l'heure actuelle, seuls le Qatar et le Maroc sont cités dans cette affaire. "Il y a au cœur de ce réseau [soupçonné de corruption] des assistants et des députés qui avaient aussi des contacts avec le Maroc, on a pu voir que le Maroc est très actif dans les coulisses du Parlement européen", appuie l'élue. "Évidemment, l'ensemble des députés européens au Parlement ne sont pas corrompus", précise Manon Aubry.
Manon Aubry souhaite "une enquête dans les 27 Etats membres"
La co-présidente du groupe de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique au Parlement européen (GUE-NGL) "pense qu'il faut qu'il y ait une enquête dans les 27 États membres". "L'ampleur de ce scandale, les effets que j'ai pus voir et dénoncer déjà depuis un mois démontrent très clairement que ce n'est pas juste que quelques cas isolés", affirme-t-elle. De ce fait, elle "souhaite qu'il y ait une collaboration entre toutes les forces de police des 27".
"Aujourd'hui, au Parlement européen, il n'y a pas d'instance qui peut contrôler les conflits d'intérêts. Le registre de transparence dans lequel on renseigne les rendez-vous avec les lobbys, moi je le fais mais il n'est pas obligatoire."
Manon Aubryà franceinfo
La création d'une autorité éthique indépendante en discussion
À l'entendre, "la démocratie européenne est malade de son infiltration par les lobbies, et il manque ces règles pour faire en sorte qu'à la racine ce ne soit pas rendu possible". "Nous nous battons depuis le début du mandat [en 2019] pour de la transparence, pour une autorité éthique indépendante, pour remettre de l'éthique en politique", affirme-t-elle.
Cette "autorité éthique indépendante" permettrait non seulement de mieux contrôler les activités de lobbying, mais aussi de mieux contrôler les délais de carence "pas toujours respectés" concernant les anciens commissaires européens, dont certains sont devenus lobbyistes et sont tentés de "vendre leur carnet d'adresses".
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