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Reportage "Mais oui ! Tire-nous dessus !" : en Israël, la colère des manifestants contre la police après des heurts lors de mobilisations contre le gouvernement

Les manifestants s'opposent à une réforme du système judiciaire voulue par le gouvernement Netanyahu. Mercredi 1er mars, pour la première fois en neuf semaines de contestation, la police a chargé les manifestants et tiré des grenades de dispersion.
Article rédigé par franceinfo - Sharon Aronowicz
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des heurts ont éclaté à Tel Aviv, en Israël, entre manifestants et policiers lors d'une mobilisation contre la réforme du système judiciaire. (AHMAD GHARABLI / AFP)

Montés sur des chevaux, les policiers utilisent des grenades assourdissantes pour disperser la foule. Mercredi 1er mars, des heurts ont éclaté à Tel Aviv, en Israël, entre manifestants et policiers lors d'une mobilisation contre la réforme du système judiciaire. Plusieurs rues et voies de circulation ont été bloquées, obligeant la police à utiliser des canons à eau.

>>ISRAËL : vive opposition au parlement et dans la rue contre une réforme de la justice

En plus du projet de réforme judiciaire, le gouvernement Netanyahou prévoit notamment d'infliger la peine de mort aux terroristes et de restreindre les possibilités de destitution d'un Premier ministre.

Face à la contestation, qui dure depuis neuf semaines à Tel Aviv, le ministre de la sécurité nationale Ben Gvir a demandé la police d'être plus répressive. Près de 40 personnes ont été interpellées et onze manifestants ont été blessés et hospitalisés lors de cette journée qui a été la plus tendue depuis le début du mouvement. "Mais oui, tire-nous dessus ! Et pourquoi pas à balles réelles ?! Ben Gvir fait de l’ordre !” ironise un manifestant dans le cortège.

"Ben Gvir est un raciste, il ne veut plus les Palestiniens ici !"

Ido, un manifestant de Tel Aviv

à franceinfo

Cette réforme et le projet d'instaurer la peine de mort pour les terroristes sont jugés antidémocratiques par les manifestants. Ido, 26 ans accuse le ministre de vouloir se débarrasser des Palestiniens : "C’est un populiste raciste, fasciste. Ben Gvir était interdit d’entrer à la Knesset pour son racisme. Il crie dans la rue 'mort au arabes' !"

Pour Rivka, manifestante de 69 ans, si Ben Gvir veut passer cette loi, ce n’est pas pour combattre le terrorisme, mais pour plaire à l'électorat : "C’est une histoire de leader populiste, raciste, extrémiste et anarchiste qui cherche l’approbation de son électorat."

Certains députés d'extrême droite réclament depuis longtemps la peine de mort pour les terroristes, mais elle n'a jamais trouvé suffisamment de soutien pour devenir une loi. Les formations ultra-orthodoxes y sont notamment opposées pour des raisons religieuses. Le texte a peu de chances d'être adopté en Israël : la seule fois où la peine de mort a été appliquée, c'était en 1962 contre le criminel de guerre nazi Adolf Eichmann.

La colère des manifestants à Tel Aviv : reportage de Sharon Aronowicz

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