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Législatives en Italie : "La politique doit aussi s'intéresser à nous", réclament de jeunes électeurs pour qui "le pays ne fonctionne pas comme il le devrait"

Alors que l'extrême droite est aux portes du pouvoir en Italie, les jeunes ne se sentent pas écoutés dans un pays vieillissant avec la moyenne d’âge la plus élevée au monde, après celle du Japon. 

Article rédigé par Louise Bodet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un meeting de la coalition extrême droite-droite sur la Piazza del Popolo à Rome, jeudi 22 septembre.  (LOUISE BODET / RADIO FRANCE)

Avec ses cheveux rouges et sa main enlacée dans celle de sa copine, Camilla, 17 ans, se remarque à peine dans le flot d’étudiants et de lycéens qui dévalent les rues de Rome en ce jour de manifestation pour le climat. Ce qu’elle craint justement, c’est que cela change après les élections législatives de dimanche. "Je suis vraiment terrorisée à l’idée que Giorgia Meloni arrive au pouvoir. Ce sont des années de lutte pour les droits humains qui vont être mises à terre. Des droits qui pourraient être détruits d’un moment à l’autre. Le racisme, l’homophobie, on pensait que c’était derrière nous, et en fait, pas du tout", affirme la jeune femme.

À quelques jours du scrutin, les sondages donnent gagnante la coalition de droite rassemblant Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, La Ligue, menée par Matteo Salvini, et Fratelli d'Italia, la formation d'extrême droite de Giorgia Meloni.

>> Italie : pourquoi vous devriez vous intéresser aux élections législatives

Une partie de la jeunesse italienne penche au contraire pour Giorgia Meloni. La moyenne d’âge de l’auditoire présent jeudi soir au meeting de la droite en atteste. Mais au-delà des choix partisans, beaucoup, comme Sara, ont le sentiment que ce pays vieillissant et sa classe politique ne s’intéressent plus à ses enfants.

"On doit s’intéresser à la politique, mais la politique doit aussi s’intéresser à nous et à ce que nous exprimons aujourd’hui. Tout le monde recherche l’argent, le pouvoir, alors qu’on devrait d’abord rechercher le bien-être, et d’abord sauver la planète."

Sara, une jeune Italienne

à franceinfo

Un accès aux urnes compliqué pour les plus jeunes 

Et comment se faire entendre, alors qu’on n’a pas accès aux urnes ? "Une grande partie des étudiants et des jeunes qui travaillent ne peuvent pas aller voter", explique Marzio. En Italie, il faut voter dans sa résidence administrative, souvent déclarée à l’adresse des parents et ni les procurations ni le vote par correspondance ne sont autorisés."On est dix millions, et la moitié de ces dix millions voient leur droit de vote bafoué, parce qu’on ne peut pas voter hors de sa résidence administrative", expose le jeune électeur. 

Autre marque d’indifférence, selon Marzio : les solidarités familiales, très fortes en Italie, viennent pallier l’absence de politiques publiques en faveur des jeunes alors que le taux de chômage des plus de 18 ans est deux fois plus élevé que la moyenne européenne.

100 000 jeunes quittent l'Italie tous les ans 

Dans ces conditions, l’exil peut paraître la meilleure option, selon Anna : "Ça ne me plait pas de cracher dans la soupe, parce qu’après tout je suis italienne. Mais je me rends compte que le pays ne fonctionne pas comme il le devrait, et que ça se passe mieux dans beaucoup d’autres pays".

"Si on n’arrive pas à changer les choses ici, alors chacun va chercher à améliorer sa situation individuelle, y compris en partant à l’étranger."

Anna, une jeune Italienne

à franceinfo

Chaque année depuis plus de dix ans, 100 000 jeunes, notamment les plus diplômés, quittent l’Italie. Ce qui renforce encore cet "hiver démographique" qui inquiète l’ensemble des partis politiques. 

Les jeunes Italiens à deux jours des élections législatives : reportage de Louise Bodet

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