Ce que l'on sait l'auteur du film anti-islam
Un homme se présentant comme le réalisateur, le producteur et le scénariste du film a été interrogé par une radio américaine en arabe.
VIOLENCES ANTI-AMERICAINES - L'innocence des musulmans (Innocence of Muslims) embrase le monde arabo-musulman. Chaque jour apporte son lot de révélations et de rumeur sur son auteur, un producteur réalisateur qui répond au pseudonyme de Sam Bacile. Samedi 15 septembre, il a été conduit au poste de police de Cerritos (Californie). FTVi fait le point sur ce que l'on sait de lui.
1 Il a été entendu par la police
Selon l'antenne locale de la chaîne de télévision NBC News (lien en anglais), Nakoula Besseley Nakoula a été escorté par les adjoints du shérif en dehors de son domicile, dans la nuit de vendredi à samedi, pour être entendu par des agents fédéraux américains. Ils cherchent à déterminer s'il a violé ou non les conditions de sa liberté conditionnelle. En février 2009, Nakoula avait été mis en examen pour escroquerie bancaire.
Toujours selon NBC News, Nakoula a également purgé une peine d'un an de prison en 1997 après avoir plaidé coupable pour possession de métamphétamines et l'intention d'en produire.
2 Il est chrétien copte
Lui-même s'est d'abord présenté, dans une interview à l'agence AP et au Wall Street Journal, comme un "Juif israélo-américain de Californie". Mais alors qu'Israël n'a pas trouvé trace d'un tel citoyen, des journalistes américains ont remonté la piste de Nakoula Basseley Nakoula, un copte d'Egypte de 55 ans, émigré aux États-Unis.
Cette révélation attise les craintes des coptes d'Egypte, qui redoutent des représailles.
3 Il ne regrette pas
Pas question, en tout cas, d'exprimer du remords, même après la mort de l'ambassadeur américain à Benghazi (Libye). "Non, je ne le regrette pas. Je suis attristé par la mort de l'ambassadeur, mais je ne regrette pas d'avoir fait" ce film, a expliqué celui qui se présente comme le réalisateur, scénariste et producteur, interviewé en arabe sur Radio Sawa (lien en arabe et en anglais).
Se sent-il coupable des violences dirigées contre les Etats-Unis ? "Oui, je me sens coupable, a-t-il admis. L'Amérique n'est pas concernée par ce sujet et a subi les conséquences d'un film avec laquelle elle n'a rien à voir." Il a expliqué être "à l'origine de la fuite d'un extrait de 14 minutes du film qu'[il a] mis en ligne" et réfléchir "à publier l'intégralité du film". D'ailleurs, "personne n'a manipulé mon film", a-t-il affirmé.
4 Il estime avoir "un message pour le monde entier"
"J'avais publié en 1994 un livre [sur l'islam], cela a marqué certaines personnes qui m'ont demandé d'en faire un film, et c'est ce que j'ai fait", a-t-il poursuivi. "J'ai un message pour le monde entier et pas seulement pour les musulmans. J'espère que vous verrez le film en entier avant de le juger." Dans les extraits diffusés, l'homme, qui se décrit comme "un penseur arabe qui s'intéresse aux sujets musulmans", présente les musulmans comme immoraux et brutaux, ainsi que le prophète Mahomet.
5 Il a tourné le film avec une association chrétienne et un cinéaste porno
Le film aurait été tourné sous le titre de "Guerriers du désert" en 2011 dans la ville de Duarte, à 45 km à l'est de Los Angeles. Selon le site Gawker, il a apparemment été réalisé par Alan Roberts, 65 ans, un réalisateur de films pornographiques et d'action à petit budget intitulés "La jeune Lady Chatterley II" ou "Karaté Cop".
Des personnages radicaux, issus de l'extrême droite chrétienne ont également collaboré au film. Dans Le Figaro, Steve Klein, assureur qui se présente comme l'auteur du scénario, explique "que le cinéaste avait voulu 'choquer' les musulmans 'en leur faisant comprendre à quel point l'islam est dangereux… Nous savions que cela allait provoquer des frictions'".
6 Il est sous protection policière
Craignant pour sa vie, Nakoula Basseley Nakoula aurait demandé la protection de la police après avoir été identifié par les médias mercredi 12 septembre au soir comme l'homme se cachant derrière le pseudonyme de Sam Bacile. Depuis, sa maison de Cerritos, à 40 km au sud de Los Angeles, est sous surveillance tout en étant encerclée par les journalistes. "Il n'y a pas d'émeute, pas de crime : si nous surveillons le voisinage c'est à cause de vous (les journalistes)", a simplement indiqué Steve Whitmore, porte-parole du shérif du comté de Los Angeles.
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