L'Australie donne son feu vert à la fracturation hydraulique dans le bassin de Beetaloo : "Cela va détruire nos sites sacrés et nos ressources en eau"
Des milliards de dollars de retombées économiques, et des milliers d'emplois créés : c'est ce que promet le gouvernement du Territoire du Nord, en Australie, qui a donné cette semaine son feu vert à la fracturation hydraulique dans le bassin de Beetaloo, une immense réserve gazière grande comme la Bretagne.
Un projet que Natasha Fyles, qui dirige cette région australienne, présente également comme une contribution locale, à la sécurité énergétique mondiale : "Il est temps pour le Territoire du Nord, de fournir l'énergie dont le monde a besoin pour assurer sa transition vers les renouvelables", indique-t-elle.
Les aborigènes Nurrdalinji y voient une très mauvaise nouvelle
Le gaz naturel présenté comme une énergie de transition vers la neutralité carbone est en effet l'étonnante position du gouvernement australien. Pour Johnny Wilson, représentant de la communauté aborigène Nurrdalinji, qui vit dans le bassin de Beetaloo, cette décision est une très mauvaise nouvelle.
"Nous sommes totalement opposés à la fracturation, le gouvernement se trompe en la soutenant. Cela va détruire nos sites sacrés, notre patrimoine culturel et nos ressources en eau."
Johnny Wilsonà franceinfo
Les autorités du Territoire du Nord ont assuré que ce projet controversé, qui avait fait l'objet d'un moratoire par le passé, respectera toutes les recommandations formulées dans un rapport parlementaire paru il y a quatre ans.
Le gouvernement fédéral reste muet malgré ses engagements
Sur ce point, la communauté scientifique a de sérieux doutes, tout comme Johnny Wilson, qui regrette que le nouveau gouvernement fédéral à Canberra, malgré des engagements forts en matière de lutte contre le réchauffement climatique et d'inclusion des aborigènes dans les processus de décision, soit pour l'instant resté muet.
"Le gouvernement Albanese doit intervenir pour empêcher les autorités du Territoire du Nord d'autoriser la fracturation hydraulique, mais aussi s'assurer que toutes les recommandations formulées par le rapport du Sénat sur le bassin de Beetaloo soient mises en œuvre", appelle ainsi Johnny Wilson. "En particulier, souligne-t-il, la mise en place d'un plan national pour compenser toutes les émissions, directes et indirectes, que va générer ce projet à Beetaloo." Une fois opérationnelle, l'extraction du gaz de schiste dans le bassin de Beetaloo devrait générer près de 90 millions de tonnes de CO2 par an.
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