"Les gens sortent, ils ne savent pas où aller" : la détresse des familles contraintes de fuir Gaza

Face à l'avancée des troupes israéliennes dans la bande de Gaza, les habitants de l'enclave se dirigent massivement vers le sud, luttant pour trouver un toit et de quoi se nourrir. 1,5 million de personnes ont été déplacées, d'après l'ONU.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une famille palestinienne fuit les bombardements israéliens à Gaza, le 14 novembre 2023. (MOHAMMED ABED / AFP)

Depuis dix jours, la ville de Gaza se vide d'une grande partie de ses habitants. Un corridor avec un contrôle de l'armée a été ouvert par les Israéliens sur une route de l'ouest de la bande de Gaza. La population est en train de s'installer massivement dans le reste de l'enclave qui représente les deux tiers de sa surface. Gaza, qui était déjà surpeuplée, se retrouve dans une situation quasi intenable.

Nabil Diab est un témoin privilégié de cette fuite contrainte des habitants de Gaza. Il a lui-même dû quitter la capitale il y a trois semaines. Il vit maintenant à quelques kilomètres au sud de la frontière délimitée par les Israéliens pour couper Gaza du reste de l'enclave. Et il voit passer des familles désorientées. "Les gens sortent, ils ne savent pas où aller. Ils veulent être en sécurité, raconte Nabil Diab. Il y a des gens qui sont sortis avec un matelas, un petit sac, pas de vêtements. Ils cherchent un moyen de transport pour partir. Moi, j'ai mis sept heures pour trouver un taxi parce qu'on était 23 personnes. Tout ça sous les bombardements."

Un risque épidémique dû à la surpopulation

Nabil Diab dit que dans sa ville refuge, Deir el-Balah, le nombre de réfugiés grimpe en flèche. Il voit les effets de la surpopulation. "Le marché de Deir el-Balah est archi complet. Il n'y a que des gens qui ne mangent pas, on ne trouve même pas à manger." L'ancien employé du Croissant-Rouge vit dans une maison de trois chambres avec 34 personnes. Mais au moins, il a un toit. Ce qui n'est plus le cas pour tout le monde. "Les gens ne trouvent plus d'endroit où dormir", assure Nabil Diab.

Ils font des tentes avec du plastique, sous une maison bombardée, certains ne savent pas où aller, ils sont restés à Gaza.

Nabil Diab, habitant de Gaza en fuite

à franceinfo

Dans cet exode, les Gazaouis ne sont pas égaux, selon Asmah. Cette professeure de français habite encore plus au sud. Elle voit les effets de ce mouvement massif de population : 1,5 million de personnes ont été déplacées, d'après l'ONU. "Ceux qui ont de l'argent louent des appartements, mais la majorité va dans les écoles, les centres culturels, les salles de sport ou les salles des fêtes", précise Asmah. Ce sont les bâtiments de l'ONU qui absorbent la plus grande partie de la population mais ils n'offrent plus les conditions d'hygiène minimum. Ils sont aujourd'hui menacés par le risque épidémique.

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