Disparition du journaliste saoudien en Turquie : un scénario terrifiant
Onze jours après la disparition d'un journaliste saoudien dissident, la pression s'accentue sur l'Arabie saoudite. Samedi 13 octobre, Riyad a une fois de plus démenti avoir commandité ce meurtre.
Plus d'une semaine après la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à Instanbul, le scénario de son assassinat présumé se précise et la pression monte sur le régime saoudien. La presse turque croit désormais connaître en détail les circonstances de sa disparition, digne d'un polar. En une, sont publiées les photos de quinze agents secrets saoudiens accusés par Ankara d'avoir commis le crime et d'avoir fait disparaître le corps. Et, sur des images de vidéo-surveillance, apparaissent deux jets privés qui les auraient déposés à l'aéroport d'Istanbul (Turquie), le 2 octobre, jour de la disparition du journaliste. On les voit ainsi passer la douane en deux groupes distincts puis rentrer dans le consulat saoudien, deux heures après que Jamal Khashoggi y pénètre. C'est la dernière fois qu'il ait été vu vivant, à 13h14. Selon le Washington Post qui employait le journaliste, la Turquie disposerait d'enregistrements vidéo de l'intérieur du consulat. Le journaliste y aurait été détenu, torturé puis assassiné par les membres du commando. L'un d'eux aurait même été reconnu et identifié. Ce serait un médecin légiste saoudien qui se serait notamment chargé de démembrer le corps du journaliste, selon les autorités.
Riyad a démenti ce scénario
Le soir même, le commando quitte le territoire turc en jet privé. Ce scénario accablant est formellement démenti par Riyad, qui pour prouver sa bonne foi, n'a pas hésité à ouvrir les portes du consulat aux caméras. Washington, Londres et Paris s'impatientent et réclament au prince Mohammed ben Salmane des explications. A-t-il commandité le meurtre d'un journaliste qui se montrait très critique envers son régime ? L'affaire Khashoggi pourrait bien fragiliser ce prince de 33 ans et écorner son image de souverain moderne et réformateur.
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