Mort de Yahya Sinouar : que va faire Israël de la dépouille du chef du Hamas ?

L'armée israélienne et les services du renseignement intérieur ont confirmé jeudi la mort du chef du Hamas, Yahya Sinouar, après des frappes sur Rafah.
Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Yahya Sinouar, ex-chef du Hamas lors d’un rassemblement appelé "Al-Quds" (Jérusalem) à Gaza, le 14 avril 2023. (MOHAMMED ABED / AFP)

Il était considéré comme "l'architecte" des attentats du 7 octobre 2023. Yahya Sinouar a été tué alors qu'il se réfugiait dans un bâtiment à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Selon plusieurs médias israéliens, son corps est dans un lieu secret après avoir été autopsié. D'après le rapport d'autopsie, il a été tué d’une balle dans la tête et de tirs d’obus. L’État hébreu pourrait conserver son corps des années et s'en servir de monnaie d’échange en cas de reprises de négociations avec le Hamas.

La dépouille de Yahya Sinouar n’est pas le seul corps de miliciens palestiniens du Hamas ou d’autres groupes armés, conservé en Israël. De nombreux détenus sont morts derrière les barreaux, les cadavres sont réclamés par les familles mais ne leur sont pas rendus. "Depuis la guerre de 2014, quand le Hamas a capturé deux soldats, Israël a commencé à conserver les corps de Palestiniens, explique Nadji Abbas dirige le département des prisonniers pour l’association israélienne Physicians for Human rights. Des gens qui sont morts en Cisjordanie, à Gaza et des prisonniers décédés en garde à vue. Israël refuse de rendre les dépouilles aux familles pour qu’elles soient enterrées."

Plus de 550 corps conservés par Israël

Il ajoute que "c’est la politique officielle de l’armée israélienne. Quand il y aura un échange avec le Hamas, quand il y aura un accord, il devrait inclure les morts". Et évidemment dans cette hypothèse, le corps de Yahya Sinouar aura une valeur particulière. Selon l’association Addameer, qui recense dans les territoires occupés le nombre de prisonniers palestiniens, Israël conservait, il y a moins de deux mois, dans des cimetières ou des réfrigérateurs dans des bases militaires, 552 corps dont ceux de neuf femmes et de 55 mineurs.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.