"Des viols répétés" lors des attaques du 7 octobre : les violences sexuelles perpétrées par le Hamas documentées par la police israélienne

Lors d'une conférence au siège de l'ONU lundi 4 décembre, la police israélienne a présenté certains éléments de son enquête sur les violences sexuelles du Hamas lors de l'attaque du 7 octobre. Des éléments précieux pour les ONG féministes qui cherchent à les documenter.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des femmes manifestent lors d'un rassemblement organisé par l'ONG Rape is rape pour "dénoncer le silence des organisations féministes et internationales" sur les crimes sexuels durant l'attaque du 7 octobre. (DIMITAR DILKOFF / AFP)

Les combattants du Hamas ont-ils commis des crimes sexuels sur des femmes lors de l’assaut du 7 octobre ? Lundi 4 décembre, une conférence était organisée au siège de l’ONU à New York à l'initiative de l'ambassadeur d’Israël aux Nations unies pour présenter les premiers éléments de l’enquête sur ce sujet très sensible. Alors que le mouvement islamiste palestinien nie formellement ces accusations, la police israélienne a décidé de communiquer.

Yael Reichert a gardé son uniforme de cheffe adjointe de l'unité 433, une unité spéciale chargée d'enquêter sur les crimes graves. Elle lit scrupuleusement ses notes. "Des filles étaient déshabillées, sans sous-vêtements. Certaines filles avaient le bassin fracturé à la suite de viols répétés."

Puis vient une vidéo avec les témoignages de trois femmes. Leur visage est caché pour préserver leur anonymat. Ce sont des extraits de leurs interrogatoires menés par la police. L'une d'entre elles est une survivante de la rave party. Elle a réussi à se cacher pendant l'attaque du Hamas. "J'ai vu un homme se pencher sur une fille. En fait, j'ai compris qu'il était en train de la violer. Ensuite, il l'a passée à un autre. Elle saignait. Après, il l'a tirée par les cheveux. Elle n'était pas habillée." Dans sa déposition, la jeune femme témoigne de graves mutilations corporelles qu'il nous est impossible de corroborer.

Les associations féministes montent au créneau

Céline Bardet rentre tout juste d'Israël. Avec son ONG We are not weapons of war, elle est en train de documenter les violences sexuelles. "Dès qu'il y a une crise avec extrême violence comme celle qui a eu lieu le 7 octobre, les crimes sexuels arrivent derrière quasiment à chaque fois, observe-t-elle. Ce qu'on ne sait pas encore aujourd'hui, c'est à quelle ampleur, avec quel modus operandi, combien de victimes ça concerne. Sachant que la plupart des victimes sont mortes. C'est toute la difficulté."

Face au silence assourdissant des organisations internationales qui ont tardé à réagir aux informations faisant état de viols, les associations féministes sont montées au créneau. Mélanie Pauli-Geysse ne décolère pas. Elle appartient au collectif Rape is rape. "On parle de 'gynocide', puisque c'est l'éradication même de la femme en tant qu'être vivant et génitrice, qui va transmettre et assurer la continuité de la vie par la naissance des enfants. On sait la portée symbolique de tout cela."

Tout le monde s'accorde à dire qu'il faudra du temps pour faire la lumière sur les sévices subis par les femmes, tant les massacres du 7 octobre restent une plaie douloureuse dans toute la société israélienne.

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