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Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du dimanche 15 octobre

Plus d'une semaine après le déclenchement du conflit, le total des victimes s'élève à 2 670 morts dans la bande de Gaza, selon le Hamas, et plus de 1 400 personnes tuées en Israël, selon le gouvernement Nétanyahou.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des soldats israéliens patrouillent à Kfar Aza (Israël), près de la frontière avec la bande de Gaza, le 15 octobre 2023. (MOSTAFA ALKHAROUF / ANADOLU / AFP)

Quel avenir pour la bande de Gaza et sa population ? Israël a continué à mobiliser ses troupes aux abords du territoire, dimanche 15 octobre, en vue d'une probable offensive terrestre contre le Hamas. Cette perspective fait craindre une propagation dans toute la région, alors que la tension monte à la frontière entre Israël et le Liban. La France va poursuivre "ses efforts pour éviter un embrasement", a assuré la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Voici ce qu'il faut retenir de cette nouvelle journée de conflit.

Le bilan humain s'alourdit encore

Les frappes israéliennes dans la bande de Gaza ont tué 2 670 personnes, soit 455 de plus en 24 heures, selon un nouveau bilan diffusé par les autorités sanitaires palestiniennes, après la multiplication des bombardements sur ce territoire contrôlé par le Hamas. L'armée israélienne a annoncé la mort dans ses frappes d'un troisième chef militaire du mouvement islamiste. Selon des habitants, le sud du territoire, où des Gazaouis tentent de trouver refuge, n'est pas épargné par les bombardements.

Le bilan s'est également alourdi en Israël, où "plus de 1 400 personnes ont été tuées", selon le gouvernement, qui en avait recensé 1 300 samedi. L'armée israélienne a affirmé avoir contacté les familles de 155 otages pour les informer de la situation, actualisant un bilan qui faisait auparavant état de 126 captifs aux mains du Hamas dans la bande de Gaza. La France a fait état de 19 morts et 13 disparus parmi ses ressortissants.

Le nord de Gaza se vide avant une possible offensive

Israël a annoncé avoir repris, dimanche, la distribution d'eau dans le sud de la bande de Gaza, après sept jours de coupure ordonnée en représailles à l'attaque du Hamas. Cette décision, prise conjointement avec les Etats-Unis, "poussera la population civile vers le sud de la bande", a estimé le gouvernement israélien. Israël a exhorté les habitants du nord du territoire palestinien, soit environ 1,1 million de personnes sur une population totale de 2,4 millions, à fuir vers le Sud. Environ un million de personnes ont déjà été déplacées dans l'ensemble de la bande de Gaza en une semaine, a rapporté l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens.

>> "Nous ne pensons pas que nous allons survivre" : à Gaza, le calvaire des habitants partis se réfugier dans le sud du territoire palestinien

L'armée israélienne a dit attendre une "décision politique" pour mener une offensive terrestre dans la bande de Gaza, qu'elle pilonne sans relâche depuis le 7 octobre. "Nous aurons des discussions avec l'échelon politique", a-t-elle précisé, confirmant se préparer à une "prochaine étape" de son opération de représailles. Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a rappelé la "détermination" de l'Etat hébreu "à détruire l'ennemi". Un porte-parole de l'armée avait assuré, samedi soir, que l'attaque ne démarrerait pas dimanche, pour des raisons humanitaires liées à l'évacuation des civils. 

L'ONU alerte sur "une catastrophe humanitaire" à Gaza

L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens a alerté sur une "catastrophe humanitaire inédite" en cours dans la bande de Gaza. "Pas une goutte d'eau, pas un grain de blé, pas un litre de carburant n'a été autorisé à entrer à Gaza ces huit derniers jours", a déploré son chef, Philippe Lazzarini, estimant que "Gaza se fait étrangler"

L'exode des Gazaouis vers le Sud et l'offensive terrestre attendue dans ce territoire placé sous un strict siège par Israël suscitent critiques et inquiétudes au sein de la communauté internationale. L'incursion israélienne dans la bande de Gaza "pourrait mener à un génocide aux proportions sans équivalent", ont prévenu les patrons de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, et de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki. Tout en reconnaissant à Israël "le droit de se défendre face à la monstruosité du Hamas", la France a appelé à ce que cette réponse "ferme" et "forte" soit aussi "juste". "A Gaza comme ailleurs, le droit humanitaire doit être respecté", a plaidé la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, à l'unisson avec un communiqué en ce sens des dirigeants des 27 pays de l'UE.

Le monde redoute une "escalade" au Liban et ailleurs

Lors d'un entretien téléphonique avec le président iranien, Emmanuel Macron a "mis en garde" Ebrahim Raïssi "contre toute escalade ou extension du conflit" entre Israël et le Hamas, "notamment au Liban", a affirmé l'Elysée. "L'Iran, compte tenu de ses relations avec le Hezbollah et le Hamas, a une responsabilité" et "doit tout mettre en œuvre pour éviter tout embrasement régional", a insisté la présidence française, après que Téhéran a évoqué "la perspective d'un élargissement du conflit" en cas d'offensive israélienne à Gaza. Les Etats-Unis ont dit redouter une "possible implication de l'Iran" dans le conflit.

La tension monte à la frontière entre le Liban et Israël, où les accrochages meurtriers se multiplient entre le Hezbollah libanais et l'armée israélienne. Dimanche, un civil israélien a été tué par un tir de missile revendiqué par le Hezbollah. Tsahal a riposté en visant des positions du Hezbollah dans le sud du Liban. Le mouvement chiite a ensuite revendiqué une nouvelle attaque dans le nord d'Israël, affirmant avoir "tué et blessé plusieurs soldats ennemis""Nous ne sommes pas intéressés par une guerre dans le nord, nous ne voulons pas d'une escalade de la situation", a déclaré le ministre israélien de la Défense, précisant toutefois que "si le Hezbollah choisit la voie de la guerre, il en paiera un très lourd tribut".

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