"On a besoin d'un dirigeant de confiance" : en Israël, vives dissensions autour de l'opération terrestre de Tsahal à Gaza

L’offensive israélienne promise dès les premiers jours après l’attaque du Hamas du 7 octobre se fait attendre. Si le chef d'état-major clame que ses soldats sont prêts, le politique freine des quatre fers.
Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Déploiement de forces israéliennes à Sderot (Israël), près de la frontière avec Gaza, le 14 octobre 2023 (PICTURE ALLIANCE / PICTURE ALLIANCE)

En Israël, le gouvernement d'unité nationale n’en a que le nom et les apparences. Sur le papier c’est tous contre le Hamas, mais concrètement, l’offensive dont il a été question rapidement après l’attaque du 7 octobre se fait encore attendre. L’armée pousse clairement pour une opération terrestre sur Gaza : mardi 24 octobre, Herz Halevi, le chef d'état-major a répété que ses soldats étaient prêts à manœuvrer. Et à plusieurs reprises, l’armée a dit via son principal porte-parole, qu’elle était déterminée à entrer dans Gaza et qu’elle n’attendait plus que l’ordre de l’exécutif : "Nous sommes prêts pour l’opération terrestre."

Sur la même ligne, le ministre de la Défense Yoav Gallant, exhorte les troupes tous les jours à aller se battre : "Ce sera la dernière opération terrestre à Gaza pour la raison très simple qu’après, il n'y aura plus de Hamas." Mais le politique freine pour le moment, jusqu'au plus niveau. 

Nétanyahou vivement critiqué 

Dans les mots, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou adopte pourtant la même position que Tsahal. "Nous travaillons ensemble, avec une main de fer dans un seul but : éliminer le Hamas", a redit le dirigeant. Mais dans les faits, il temporise et consulte d’anciens généraux comme Itzhak Brik, connu pour ses critiques sur le niveau d’équipement et d’organisation de l’armée.

Pour beaucoup d’observateurs, le Hamas qui libère des otages au compte-goutte, impose désormais son tempo. Et Benyamin Nétanyhaou n’est plus, pour beaucoup, l’homme de la situation. "C’est une honte", lance l’officier et ancien député de gauche Yaïr Golan. "Ce dont on a besoin maintenant, parce que c’est une longue guerre qui ne s’arrêtera pas comme ça, c'est d’un dirigeant de confiance." Le seul constat qui fait l’unanimité, c'est en effet que la guerre va durer.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.