"On a reçu beaucoup d'appels de gens pris au piège et blessés" : à Gaza, la guerre ne connaît pas de répit

Jamais la guerre n'a semblé aussi intense à Gaza depuis les premiers affrontements en début octobre, selon des témoignages.
Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Des immeubles détruits par des bombardements israéliens dans la bande de Gaza, le 9 juillet 2024. (JACK GUEZ / AFP)

L'ONU se dit "consternée" par les nouveaux ordres d’évacuation à Gaza. Elle estime qu’environ 100 000 Palestiniens seraient concernés sur une population estimée dans le nord de l’enclave à 200 000 à 300 000 personnes. Mercredi 10 juillet, l'armée israélienne a largué des tracts sur la ville de Gaza, appelant "toutes les personnes" dans cette localité du nord du territoire palestinien assiégé à partir vers le sud en empruntant des "corridors de sécurité". 

"A toutes les personnes présentes dans la ville de Gaza, des corridors de sécurité vous permettent de vous rendre rapidement et sans inspection de la ville de Gaza vers des abris à Deir el-Balah et Al Zawiya", indique ce tract vu par un correspondant de l'AFP. "La ville de Gaza reste une zone de combats dangereuse", prévient le texte. 

Entrée dans son 10e mois, la guerre ne connaît pas de répit alors que de nouvelles négociations sont attendues au Qatar pour tenter d'avancer vers un cessez-le-feu associé à une libération des otages retenus à Gaza. Lundi 8 juillet, l’armée israélienne opère dans la ville de Gaza et demande aux habitants restés à proximité des combats d’aller se réfugier à l’ouest puis au sud. Selon plusieurs témoignages, la guerre n'a jamais été aussi intense depuis les premiers affrontements début octobre. 

"Presque tous les quartiers sont encerclés"

Il se fait appeler Hassan. Et jusqu'à lundi soir, il habitait le centre de la ville de Gaza, pas très loin de l'hôpital Al-Chifa, désormais en ruines. "La marine israélienne tire, les drones et les avions militaires tirent, décrit-il. Presque tous les quartiers sont encerclés par les chars israéliens."

Lundi soir, il a donc quitté son abri pour la sixième fois depuis le début de la guerre et s'est réfugié dans l'ouest de la ville, dans le seul endroit que l'armée israélienne a promis d'épargner. 

"Le problème, c'est que, pendant notre déplacement, il y a des cadavres, des morts par terre, que les secouristes ne peuvent pas venir chercher ou ramasser."

Hassan

à franceinfo

Des zones inaccessibles pour les secours

L'hôpital le plus proche est désormais à Jabaliya, à 15 kilomètres au nord, mais il n'y a plus d'ambulance pour aller chercher les dépouilles et les éventuels blessés au milieu du champ de bataille. Nebal Farsakh, porte-parole du Croissant-Rouge palestinien. "Nous n'avons plus d'accès à de nouveaux endroits dans la ville de Gaza. Par exemple, le quartier de Tel al-Hawa. On a reçu beaucoup d'appels de gens pris au piège et blessés, et nos équipes ne peuvent plus les secourir. N'importe quelle personne qui essaie d'entrer est prise pour cible", décrit-elle.

Face au danger, le Croissant-Rouge a décidé mardi de fermer ses centres d'accueil et ses cliniques dans toute la ville de Gaza. Vingt-neuf Palestiniens ont été tués mardi dans une frappe contre une école abritant des déplacés dans le sud de Gaza, a indiqué le Hamas en accusant Israël. L'armée israélienne a dit avoir visé près de l'école "un terroriste de la branche armée du Hamas" ayant notamment pris part à l'attaque du 7 octobre et "vérifier les informations selon lesquelles des civils ont été touchés". Avant cette frappe, trois écoles abritant des déplacés ont été touchées depuis samedi par des frappes israéliennes qui avaient fait au moins 20 morts.

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