Reportage "C'est à l'autre camp d'avoir peur à présent" : dans le nord d'Israël, les habitants rassurés par les opérations de Nétanyahou au Liban

Après une semaine d'une campagne massive de bombardements sur le Liban, Israël a annoncé avoir lancé des "assauts terrestres limités" contre le Hezbollah. Des opérations soutenues par les habitants du Nord d'Israël qui ont l'impression désormais de "dicter les règles".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des chars de l'armée israélienne sont déployés au nord d'Israël, près de la frontière avec le Liban, le 29 septembre 2024. (MENAHEM KAHANA / AFP)

L’armée israélienne est entrée au Liban lundi 30 septembre au soir avec une incursion terrestre "limitée", assure-t-elle. Le Liban a de son côté positionné son armée dans le sud du pays, explique un responsable à l'AFP. Le conflit prend donc un nouveau tournant alors que depuis un an il n’y avait eu que des frappes aériennes et à distance. Dans l’extrême nord d’Israël, les habitants soutiennent ces opérations et assurent que la peur a désormais changé de camp.

De nombreux chars remontent la route de Qiryat Shmona où se trouve l'un des seuls supermarchés toujours ouvert dans la région. "C'est notre réalité ici dans le nord, on fait les courses et on entend des 'boum' et des bombardements", raconte Shimon, un client qui sort du magasin tout en se disant serein. Les bruits viennent de l'artillerie israélienne. Le Liban qui se trouve juste derrière les montagnes n'inquiète plus Shimon.

"On a arrêté d'avoir peur des représailles du Hezbollah, c'est Israël donne le ton et c'est bien comme ça. Il est temps que ce soit nous qui dictions les règles et c'est à l'autre camp d'avoir peur à présent".

Shimon, un habitant

à franceinfo

Aller "jusqu'au bout"

Pourtant, la veille encore, le Hezbollah a revendiqué le tir d'un missile balistique à 5 kilomètres d'ici, mais plus de quoi impressionner cet ancien militaire qui sort avec un chariot rempli en préparation des fêtes de Roch Hachana. "On les a finis. Ils sont finis. Et si ce n'est pas encore le cas, ça va l'être". Pour lui, une incursion terrestre représente une solution supplémentaire pour ramener, dit-il, "le calme dans la région". Un autre homme, éleveur laitier, regarde le ciel, rassuré de ne pas entendre de sirènes. Il habite un kibboutz un peu plus au nord, dans l'une des trois communes déclarées la veille "zone militaire fermée".

"Ma seule crainte ici en tant qu'habitant, c'est qu'ils signent un cessez-le-feu et qu'ils n'éliminent pas le Hezbollah jusqu'au bout."

Un éleveur israélien

à franceinfo

"Si on arrête maintenant, il va grossir et grossir encore et il refera ce qu'il a fait jusqu'ici. Il ne faut pas qu'on s'arrête maintenant", poursuit-il. Sa femme et ses enfants font partie des 60 000 évacués du nord d'Israël, mais après ces opérations israéliennes, les habitants envisagent déjà le retour de leurs proches.

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