: Reportage Deux semaines après les attaques du Hamas contre Israël, la vie reprend progressivement son cours à Tel-Aviv
Des boutiques partout, des escalators en pagaille : bienvenue à Dizengoff Center, le centre commercial de Tel-Aviv, l'une des villes les plus peuplées d'Israël. Presque toutes les boutiques ont rouvert, deux semaines après l'offensive du Hamas sur l'État hébreu, le samedi 7 octobre dernier. Depuis cette date, au moins 1 400 personnes sont mortes sur le territoire israélien, essentiellement des civils selon l'armée.
La vie reprend petit à petit son cours pour Lihi et son amie, Ava, croisées dans les allées du centre commercial. "On s'est dit qu'on allait prendre un café et faire un peu de sport, se balader un peu, histoire de se changer les idées, racontent-t-elles.
"Malgré tout ça, on essaie de retrouver un semblant de vie normale, même un peu."
Ava et Lihi, habitantes de Tel-Avivà franceinfo
Il y a peu de monde dans les allées du centre commercial, les affaires ne marchent pas forcément mais tant pis, Gili a fait le déplacement pour acheter le cadeau d'anniversaire de son fils, Adam : "On voulait lui acheter des chaussures et un cadeau pour son anniversaire. Et puis il faut sortir un peu de la maison donc on s'est dit 'allez y, s'il y a des jeux, des enfants'", raconte-t-il à franceinfo.
Des Israéliens encore marqués par l'attaque du Hamas
À l'extérieur du centre commercial, la place Dizengoff, ses arbres, ses allées et une fontaine au centre, ornée de bougies et de drapeaux, en hommage aux victimes israéliennes. Autour de cette place, les terrasses sont bondées, les habitants prennent un brunch, boivent un café. Noy et Shani, deux trentenaires, se sont installées avec leurs bébés serrés contre elles. Cela n'a pas été évident de sortir de chez elles : "En fait elle m’a convaincue de sortir un peu de la maison, nos deux bébés sont nés à un jour d’intervalle, ils ont tous les deux trois mois", raconte l'une d'elles. Ça fait très peur de sortir avec un petit bébé mais il faut prendre l’air, c’est obligé."
Sortir malgré les alertes à la roquette, quasi quotidiennes au début du conflit. Noy et Shani ont déja repéré où se réfugier si la sirène retentit : "La première chose que je lui ai dit quand je suis arrivée, j’ai demandé vers où doit-on courir se réfugier en cas d’alerte. J’ai repéré, c'est ok."
"Ils n'ont plus de maison, leurs amis sont morts. Donc nous avons mis en place des activités à la mer pour qu'ils s'amusent."
Yuval, Israélien de 42 ansà franceinfo
Alors que trois jeunes israéliens collent des affiches "Bring Omer Back Home", en hommage à l'un des otages du Hamas, à quelques pas d'eux, des jeunes essaient d'oublier le conflit et les morts à la plage. "Je m'appelle Yuval, j'ai 42 ans et je suis venu apprendre à surfer à des enfants qui ont été évacués des localités du sud", raconte-t-il à franceinfo. Ces jeunes qui ne peuvent pas rentrer chez eux jouent aux raquettes, se baignent, essaient de ne pas penser au conflit. "Il y a moins de monde aujourd'hui, admet le quadragénaire. Ceux qui viennent sont ceux qui sont accros à la mer, qui ne peuvent pas s'en passer : la mer est leurs psychologue. Si on n'a pas peur, on fait ce qu'on aime faire. Et moi, j'aime venir à la mer. Il ne faut pas avoir peur."
Mais la guerre n'est jamais très loin, y compris de la plage. Sur le front de mer, deux joggeuses en tenue fluo croisent, sur leur chemin, un réserviste de l'armée israélienne en armes.
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