: Reportage Guerre Israël-Hamas : avant l'offensive à Rafah, les déplacés "souffrent parce qu’ils ont tout perdu"
À Rafah, 1,5 million de déplacés s'attendent au pire. Le Premier ministre israélien a demandé, mercredi 7 février, à son armée de se préparer pour une offensive dans cette ville tout au sud de Gaza, à la frontière avec l'Égypte. Les pourparlers au Caire, en Égypte, ont repris mardi 13 février avec, autour de la table, des délégations israéliennes, du Hamas et des États-Unis qui espèrent pouvoir canaliser l’offensive israélienne.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, craint des "conséquences régionales incalculables" alors que les appels au secours se multiplient, notamment sur les réseaux sociaux. Daiana Al Bukhari a 35 000 followers sur Instagram. Elle a quitté au début de la guerre la ville de Gaza pour Deir Al Balah, au centre de l’enclave, où son abri a été bombardé. Elle a désormais trouvé refuge dans une école de Rafah, sans eau ni électricité. "On s’attend à ce que l’armée israélienne arrive très bientôt à Rafah", témoigne la jeune femme dans une vidéo publiée mercredi 13 février sur son compte Instagram.
"Les gens ici sont déprimés et ils souffrent parce qu’ils ont tout perdu, raconte Daiana Al Bukhari. On entend sans arrêt le son des bombardements, et chaque jour, ça se rapproche un peu plus."
Où se réfugier ?
Asma a, elle aussi, fui les combats. Elle était à Khan Younes, à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Rafah. Elle vit depuis quelques semaines chez sa sœur. Pour elle, l’opération de sauvetage
d'otages israéliens, lundi 12 février, a changé la donne. "Après l'opération de Rafah, je pense que Netanyahou va être de plus en plus fort au gouvernement devant les Américains, devant tout le monde." D'après elle, la libération des deux otages donne le "feu vert pour rentrer à Rafah et faire des opérations".
Il va donc sans doute falloir partir. Ce serait la troisième fois pour Daiana, la deuxième pour Asma. Sauf que personne ne sait où ni comment. Israël a promis des plans d'évacuation, mais l'allié américain et les déplacés de Rafah les attendent toujours.
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