: Reportage "Il faut qu'on se retrouve" : à Jérusalem, Palestiniens et Israéliens se recueillent pour demander la paix et la libération des otages
Peu de monde, ce mardi 7 novembre, était présent au rassemblement organisé devant la porte de Jaffa, à Jérusalem. Une trentaine de Palestiniens et d'Israéliens se sont tout de même réunis, avec davantage de journalistes encore, pour délivrer un message fort : demander la paix. Une première depuis l'attaque terroriste et le début de la guerre entre le Hamas et Israël, il y a un mois.
Pendant 15 minutes, ils ont fait silence en cercle, les uns à côté des autres, avec le regard baissé, recueillis à quelques mètres de la vieille ville illuminée à la fin de la journée. Samer Sinijlaoui, un Palestinien, est le président du Fonds de développement de Jérusalem. "Nous sommes ici ensemble Palestiniens et Israéliens, juifs, musulmans et chrétiens pour pleurer la mort de vies innocentes. La colère est très forte, mais nous sommes là pour dire qu'il faut qu'on se retrouve, pour ressentir la peine de chacun et pour tenter d'œuvrer pour la fin de cette souffrance. Voilà le message !"
Autour de lui, principalement des activistes comme Angela Godfrey-Goldstein, une Israélienne les yeux remplis de tristesse depuis le 7 octobre : "J'ai une amie qui fait partie des otages." Elle milite pour la création d'un État palestinien : "Mais d'un autre côté, tuer 3 500 enfants... Nous devons stopper l'occupation, nous devons donner la liberté à tout le monde et arrêter de bombarder de nombreux enfants."
"On est patients, mais à un certain moment, trop, c’est trop"
Un autre rassemblement a eu lieu devant le Mur des Lamentations, à Jérusalem. Des centaines de Juifs ont prié pour la libération des 240 otages retenus par le Hamas. À côté des centaines de bougies qui brûlent au bout de la place, un groupe compact, solidaire, bras dessus bras dessous. "Nous croyons sincèrement en Dieu, nous faisons confiance à l’Etat, à l’armée, je suis convaincue qu’ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour libérer les otages", confie Rosita, la photo de son fils dans ses bras, enlevé lors du festival Supernova.
L’impatience gagne les discours, "ça fait 32 jours", s’emporte cette dame, et ce père, las, aimerait un échange pour revoir son fils. "J’espère qu’ils vont finir par ouvrir les portes de toutes les prisons ici. Et qu’ils vont tous les renvoyer, nos ennemis. Ces… Je ne veux même pas dire qui ils sont."
La prière "apaise", mais les mots sont durs. Une femme, cheveux recouverts, se met à pleurer. Elle vise le Hamas. "Le diable doit être éliminé. On est un peuple pacifique, qui chante, qui danse, qui célèbre, mais certaines choses ne peuvent pas exister. On est patients, mais à un certain moment, trop, c’est trop." D’autres invoquent un cessez-le-feu sans trop y croire. Les semaines à venir seront tout aussi difficiles souffle un père de famille.
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