Vrai ou faux Guerre entre le Hamas et Israël : on a reconstitué l'attaque contre le festival de Réïm

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Durée de la vidéo : 4 min
Au moins 260 personnes ont été tuées samedi 7 octobre par des assaillants du Hamas, lors d'un festival de musique techno à Réïm, en Israël. Franceinfo a reconstitué le déroulé des faits grâce à des images amateurs.
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Article rédigé par Linh-Lan Dao - Luc Brisson, Louis Augry
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Au moins 260 personnes ont été tuées samedi 7 octobre par des assaillants du Hamas, lors d'un festival de musique techno à Réïm, en Israël. Franceinfo a reconstitué le déroulé des faits grâce à des images amateurs.

Cette "rave party, c'est le Bataclan", a déclaré Haïm Korsia, grand rabbin de France, lundi 9 octobre, lors d'une réunion des représentants juifs de France avec le ministère de l'Intérieur. Deux jours plus tôt, les terroristes du Hamas prenaient d'assaut le festival de musique techno "Tribe of Nova", près du kibboutz israélien de Réïm, à environ 5 km de la frontière avec Gaza.

Comment ce festival célébrant l'unité et l'amour a-t-il basculé dans l'horreur ? A partir de témoignages et de vidéos amateurs, franceinfo a reconstitué le déroulé précis du massacre, qui fait partie d'une série d'attaques du groupe islamiste palestinien sur Israël, samedi 7 octobre. Une offensive de grande envergure, minutieusement préparée.

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Il est environ 6h30 du matin quand débute l'assaut. Alors que la fête bat son plein, de lointains panaches de fumée se font remarquer dans le ciel. "La musique s'est arrêtée et les sirènes ont retenti. Les roquettes ont commencé à envahir le ciel et nous avons réalisé que nous devions nous enfuir", raconte Millet Ben Haim, une festivalière de 27 ans, sur son compte Instagram. Des agents de sécurité commencent l'évacuation dans la confusion, comme on peut le voir sur cette vidéo postée par le compte OSINTtechnical sur X. Les haut-parleurs du site invitent les festivaliers à gagner les issues de secours. Plusieurs fêtards, dont la jeune femme, tentent de s'échapper en voiture.

Une zone quadrillée par le Hamas

Au nord de la zone, les forces israéliennes de sécurité locales tentent de faire barrage aux commandos et essuient des tirs, relaie OSINTtechnical sur X. Elles sont peu armées. Mais des dizaines d'hommes du Hamas quadrillent les lieux et sont positionnés de part et d'autre de la route principale, la route 232, qui longe la zone du festival. "Nous avons pris la route principale mais au bout d'une minute, quelqu'un a commencé à hurler que les terroristes tiraient sur les gens là-bas… Alors j'ai dû faire demi-tour dès que possible. Mais au bout de deux minutes dans la direction inverse, j'ai réalisé qu'il y avait des terroristes de l'autre côté aussi", détaille Millet Ben Haim.

Des assaillants du Hamas étaient positionnées de part et d'autre de la route 232, qui longe la zone du festival de Réïm. (Guillaume Lombard / Franceinfo)

A 7h40, un véhicule croise les commandos du Hamas au sud de la zone. Ils ouvrent le feu à deux reprises sur le conducteur, qui finit sa course sur le bas-côté. La dashcam, caméra embarquée du véhicule, a tout filmé. Devant l'impossibilité de s'enfuir en voiture, plusieurs festivaliers s'échappent à pied dans un champ, ou encore trouvent refuge derrière un char, dans les fourrés ou dans des bennes. Après avoir passé près de six heures cachée dans des buissons, Millet Ben Haim parvient à rejoindre un véhicule et est mise à l'abri par des soldats.

Enlèvements, exécutions méthodiques et désolation

Au même moment, les militants du Hamas enchaînent les exactions. Plusieurs vidéos, publiées sur Telegram par le groupe lui-même, montre des scènes d'enlèvement. Une des plus virales est le kidnapping de Noa Argamani, emmenée sur une moto sous les yeux de son petit ami Avinatan, qui a les mains ligotées. Sur une autre vidéo, Shani Louk, festivalière germano-israélienne de 22 ans, apparaît inanimée et dénudée aux côtés de ses ravisseurs. Elle a été reconnue par sa mère grâce à sa coiffure et ses tatouages.

A 9h23, soit près de trois heures après le début de l'assaut, un festivalier couché près d'une voiture grise est exécuté. Là encore, cette scène macabre a été filmée par la caméra embarquée d'une voiture. Le visage de l'assaillant apparaît ensuite devant la caméra : on distingue son bandeau vert, celui des membres du Hamas. A 12h09, deux hommes arrivent sur la scène, fouillent les poches du festivalier décédé, comme on peut le voir sur cette vidéo postée sur X. L'un d'entre eux semble porter sur lui un butin volé aux victimes. Trois minutes plus tard, un autre groupe non armé inspecte une valise à l'intérieur du véhicule gris, avant de l'abandonner, selon une autre vidéo diffusée sur le réseau social.

Un des rescapés du massacre, Sahar Ben-Sela, raconte que ses assaillants ont repéré l'abri en béton où il se cachait avec 30 autres personnes, lancé une grenade avant de tirer sur tout le monde. Tal, 25 ans, fait également le récit de ces exécutions méthodiques auprès de franceinfo.

"Ils nous ont dit que tout allait bien, qu’ils étaient des soldats. Et puis, ils ont lancé une grenade et ils ont ensuite tiré à l'intérieur de l'abri."

Tal, rescapée du festival de Réïm

à franceinfo

L'attaque de la banche armée du Hamas laisse un spectacle de désolation : des corps jonchant la route principale, des voitures calcinées. Au moins 260 personnes sont mortes à Réïm, selon les secours israéliens.

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