: Témoignage "Les Israéliens font la guerre sans se soucier de la vie des enfants" : Hafez, déplacé palestinien à Gaza, dénonce une guerre "impitoyable"
"Israël doit prendre toutes les précautions pour protéger les civils". Ce sont les mots de la Maison Blanche après la frappe de l’armée israélienne et l’incendie à Rafah qui ont fait 45 morts et 249 blessés, selon un bilan du ministère de la Santé du Hamas, parmi des Palestiniens déplacés au sud de Gaza, dimanche 26 mai. Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou parle d’une "erreur tragique".
"Il est clair qu'il n'y a aucune intention, aucune volonté que des civils soient pris pour cible", a également affirmé le porte-parole de l'armée israélienne Olivier Rafowicz mardi 28 mai sur franceinfo. Il s'agit d'une "frappe ciblée contre deux terroristes du Hamas" avec "des missiles précis", a répété le colonel de réserve. "En aucun cas, le camp avec des tentes avec des gens était la cible de Tsahal", a expliqué Olivier Rafowicz, précisant que "la zone n'est pas une zone humanitaire". L'armée israélienne a dit enquêter sur la mort de victimes civiles. De son côté, l'ONU a demandé des investigations "complètes et transparentes" sur ce bombardement de Rafah.
Or, loin de là, à plusieurs centaines de kilomètres, les combats aussi continuent. Comme après la mort des sept travailleurs humanitaires de World Central Kitchen - cette distribution de nourriture qui avait tourné au carnage - ou comme après la découverte de fosses communes autour de l’hôpital Nasser, l’émotion retombe vite et les combats continuent. Mais pas seulement à Rafah. Dans le Nord aussi, près de la ville de Gaza, la guerre est toujours sans concession entre l'armée israélienne et des militants du Hamas. Et les civils sont en première ligne.
Le blocus, les bombes et la famine
franceinfo a recueilli le témoignage d'Hafez qui se trouve toujours à Gaza. Il a été déplacé huit fois en moins de huit mois. Comme un oiseau en cage, Hafez fuit les combats, et tente désespérément de protéger sa famille.
Il se pensait à l’abri à Jabalia, au Nord de l‘enclave, mais les combats ont repris peu de temps avant le début de l’offensive au sol à Rafah début mai. "Les forces d'occupation israéliennes sont de nouveau déployées dans le Nord de Gaza, elles tirent des obus de manière aléatoire. Nos maisons, nous tous, sommes sous leurs bombes", témoigne Hafez.
"C'est une guerre impitoyable. Nous vivons dans des conditions inhumaines"
Hafez, un Palestinien à Gazaà franceinfo
"Mes enfants n'ont jamais connu la paix. Depuis 17 ans nous subissons un blocus injuste", rappelle Hafez. "Les Israéliens font la guerre sans se soucier de la vie des enfants, sans se soucier des civils", lance-t-il.
L’autre danger d'après lui, c’est le manque de nourriture. Malgré les ordonnances de la Cour internationale de Justice, le port temporaire américain et la réouverture du point de passage de Kerem Shalom, l’aide humanitaire ne parvient pas en assez grande quantité dans le Nord. Et selon Hafez, la famine menace.
Depuis le 7 octobre et l'attaque du Hamas contre des kibboutz en Israël, les représailles d'Israël, qui dit vouloir anéantir le Hamas, ont fait au moins 36 050 morts dans la bande de Gaza, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé de l'administration Hamas dans le territoire palestinien.
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