Liban : dans le village de Kfarfakoud, les habitants aident les déplacés comme ils le peuvent
Alors que d’intenses combats se sont poursuivis lundi 14 octobre à la frontière entre le Liban et Israël, des milliers de personnes continuent à fuir. Elles se réfugient notamment dans des écoles où elles trouvent un hébergement rudimentaire.
Dans le village druze de Kfarfakoud, perché dans la région montagneuse du Chouf, les nuits commencent à se rafraîchir. Des habitants livrent donc à l’école de petits chauffages au gaz qui seront bientôt installés dans les classes. Depuis bientôt 15 jours, 138 personnes y sont accueillies, venues de la région de Tyr, dans le sud du Liban.
Samia, invalide, est assise sur un matelas posé à même le sol. À 70 ans, c’est la première fois qu’elle quitte sa maison. "Je suis restée, dit-elle, même pendant les attaques aériennes. Mais ensuite, on est venu me chercher. Je n’ai pas eu le choix", raconte Samia, la voix pleine de tristesse. Ce qui lui fait le plus mal au cœur, ce n'est pas d'avoir laissé sa maison derrière elle, mais ses trois chats : "Ils me regardaient quand je suis partie, j’espère qu’ils sont encore en vie".
Les villageois solidaires
Dans les couloirs de cette école, des cartons de vêtements et de chaussures témoignent des dons des habitants qui ont vite afflué. Sans oublier ceux qui aident, comme ce jeune homme de 21 ans, Nasser, revenu de Beyrouth. "Tous les gens qui sont ici ont fui la mort. C’est ce qui me fait rester ici, lance Nasser. Ça fait deux semaines maintenant que nous travaillons ici sans relâche, mais nous ne ressentons pas la fatigue."
La directrice de l’école, Roueda Nassir, est elle aussi présente tous les jours, mais elle déplore le manque d’aide de l’Etat et les absurdités administratives. Elle s'indigne : "Tous les jours on remplit un lien sur internet… Et tous les jours ils nous demandent : 'de quoi avez-vous besoin demain ?'. Et le lendemain, on n’a jamais de réponse."
Le Hezbollah fournit deux repas par jour, tandis que le reste provient des gens du village. Dans un sourire, le maire du village confirme : "Notre gouvernement adore les statistiques, mais il ne faut rien attendre". Loin de chez eux à Kfarfakoud, les déplacés du Sud-Liban rêvent déjà de retourner sur leurs terres.
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