Liban : l'incendie survenu dans le port de Beyrouth pourrait être dû à un "sabotage" ou un accident, selon le président
L'incendie a touché jeudi un entrepôt où étaient stockés des bidons d'huile et des pneus de voiture, selon l'armée libanaise.
Ce qu'il faut savoir
Les images montrent des flammes rouges et noires s'élevant au-dessus des ruines. Un gigantesque incendie s'est déclaré, jeudi 10 septembre, dans un entrepôt du port de Beyrouth, semant la panique parmi des Libanais encore sous le choc de l'explosion meurtrière et dévastatrice qui a traumatisé la capitale il y a cinq semaines. "L'incendie d'aujourd'hui pourrait être un acte de sabotage intentionnel, ou le résultat d'une erreur technique (...) ou d'une négligence", a indiqué le président libanais Michel Aoun à l'ouverture d'une réunion du conseil supérieur de Défense.
Un bâtiment où la Croix-rouge entrepose de l'aide. "L'entrepôt en feu, c'est là où la Croix-Rouge entrepose des milliers de colis alimentaires et un demi-million de litres d'huile (...) Notre opération humanitaire risque d'être sérieusement perturbée", a indiqué sur Twitter le directeur régional du Comité international de la Croix-Rouge pour le Proche et Moyen-Orient, Fabrizio Carboni.
Le feu lié à un stock de pneus et d'huiles. Le feu a pris dans la zone franche du port, où étaient stockés des pneus et des huiles alimentaires par une compagnie importatrice, a déclaré de son côté le directeur par intérim du port, Bassem al-Kaissi, à une chaîne de télévision locale. L'incendie "a commencé avec les bidons d'huile avant de se propager aux pneus", a-t-il ajouté, sans être en mesure d'en préciser l'origine. Selon des "informations préliminaires", des "réparations" étaient menées sur le site avec une scie électrique, dont les "étincelles" ont entraîné "le déclenchement d'un incendie", a annoncé dans un communiqué le ministre des Transports et des Travaux publics, Michel Najjar.
Quelques personnes atteintes de difficultées respiratoires. La Croix-Rouge libanaise a fait état de plusieurs personnes en état de suffocation. Des camions de la défense civile ont été dépêchés sur le site de l'incendie, tandis que l'armée a déployé des hélicoptères pour tenter d'éteindre les flammes. Le chef de la Croix-Rouge libanaise, George Kettaneh, a exclu tout risque de nouvelle explosion.
L'incendie survient près d'un mois après l'explosion du port. Une énorme quantité de nitrate d'ammonium stockée dans un entrepôt du port de Beyrouth a explosé le 4 août dernier, dévastant des quartiers entiers de la capitale. Le drame a fait au moins 190 morts et plus de 6 500 blessés : la tragédie de trop pour des Libanais déjà mis à genoux par une grave crise économique. "Nous ne pouvons pas gérer un nouveau traumatisme", a réagi sur Twitter une internaute. "La panique dans tout Beyrouth. On ne peut pas avoir une pause", a déploré de son côté la chercheuse de Human Rights Watch (HRW) Aya Majzoub.