Qu'a vraiment dit le président iranien sur Israël ?
Hassan Rohani a été accusé d'avoir comparé Israël à "une blessure" qui "doit être éliminée" lors d'un rassemblement pro-palestinien, mais ses paroles auraient été mal rapportées.
Le nouveau président iranien, Hassan Rohani, n'aurait pas appelé à l'élimination d'Israël, vendredi 2 août, comme annoncé plus tôt dans la journée. Les propos du président élu le 15 juin auraient été mal rapportés par certains médias locaux, comme le montrent des images diffusées par la télévision d'Etat.
Acte 1 : le départ de la polémique
Le nouveau président modéré iranien s'exprimait lors de la Journée de Jérusalem, un rassemblement pro-palestinien à Téhéran (Iran). Des médias locaux rapportent alors les déclarations du président iranien envers Israël : "Le régime sioniste est une blessure infligée depuis des années au corps du monde musulman, et cette blessure doit être éliminée." Plusieurs quotidiens israéliens dont Haaretz (en anglais) se font l'écho de cette information.
Acte 2 : l'émoi israélien
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, réagit immédiatement à ces propos prêtés à Hassan Rohani, estimant qu'il montre "son vrai visage plus tôt que prévu". "Ces déclarations du président iranien devraient sortir une partie du monde de l'illusion dans laquelle il est plongé depuis l'élection en Iran", ajoute Netanyahu.
"Le président a changé en Iran, mais pas le but du régime, [qui est] de fabriquer l'arme nucléaire afin de menacer Israël, le Proche-Orient, et la paix et la sécurité du monde entier", enchaîne le Premier ministre israélien. En juin, le monde avait salué en la personne de Hassan Rohani, l'élection d'un homme considéré comme modéré à la tête de l'Iran après les années de pouvoir de Mahmoud Ahmadinejad.
Acte 3 : la véritable déclaration
Selon des images diffusées par la télévision d'Etat, vendredi dans la journée, Hassan Rohani a en réalité affirmé : "Dans notre région, une blessure a été créée depuis des années dans le corps du monde islamique sous l'ombre de l'occupation de la terre sacrée de Palestine et de notre cher Qods (Jérusalem)" par Israël.
Deux agences de presse iraniennes (Mehr et Isna) avaient ajouté dans leur version du matin que le président Rohani avait aussi déclaré : "Et cette blessure doit disparaître." Dans l'après-midi, Isna a corrigé sa version en supprimant la mention "doit disparaître". Quant à Mehr, sa dépêche a été modifiée sans que l'agence donne d'explications.
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