Rapprochement Etats-Unis/Cuba : "Ce Congrès ne lèvera pas l'embargo"
Après le discours historique, la réalité politique. Barack Obama et Raul Castro ont simultanément annoncé ce mercredi un rapprochement entre les Etats-Unis et Cuba. Un tournant historique pour ces deux pays qui n’avaient plus de relations diplomatiques officielles depuis 1961. Dans son discours, le président américain a annoncé vouloir lever l’embargo en vigueur contre Cuba depuis 1962.
La Maison Blanche souhaite que cela se fasse avant 2017, mais il faut pour cela l’accord du Congrès. Une tâche qui semble difficile car beaucoup d’élus américains disent qu’il est trop tôt. "Où est la liberté de la presse ? La liberté politique à Cuba ? ", s’interrogent certains qui pointent du doigt que l'île communiste est toujours dirigée par la famille Castro. Au Congrès américain, des parlementaires démocrates et républicains ont déploré la décision de Barack Obama.
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Marco Rubio, sénateur républicain de Floride où vivent de nombreux Cubains exilés très hostiles au régime de Raul Castro, a dénoncé la naïveté de la décision de Barack Obama. "La Maison Blanche a tout concédé, mais obtenu peu de choses" , a-t-il estimé. Et la parole de Marco Rubio n’est pas une parole en l’air. A partir de janvier, il présidera la sous-commission des Affaires étrangères chargée d'interroger et confirmer le prochain ambassadeur américain à Cuba.
Il a sous-entendu que cette confirmation serait délicate. "Ce Congrès ne lèvera pas l'embargo ", selon lui qui a ajouté, "j'utiliserai tous les outils à ma disposition pour contrecarrer autant que possible les changements annoncés ". Le Congrès américain sera à majorité républicaine à partir du mois de janvier.
Russia and Venezuela no longer supporting Cuba. So who does Castro call for help? A communist friend named Obama.
— Casey Parker (@CaseyParksIt) December 17, 2014
Obama goes full-communist with Cuba: http://t.co/u56sI3qHGE || pic.twitter.com/tV0JlEkpeO
— David #RIPGOP (@dlb703) December 17, 2014
Colère des parlementaires
Le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner a estimé que Barack Obama avait fait "une longue série de concessions irréfléchies à une dictature qui brutalise son peuple et complote avec nos ennemis ".
"Cela va encourager tous les pays qui soutiennent le terrorisme" (le président républicain de la Chambre des représentants)
Certains démocrates contestent également le discours du président Obama. Le sénateur Robert Menendez, qui présidait jusqu'à présent la commission des Affaires étrangères, a déclaré que le rapprochement "cautionnait le comportement brutal du gouvernement cubain ". Le sénateur n’accepte pas l’échange qui a été fait pour libérer l’Américain Alan Gross. Les Etats-Unis ont libéré trois espions cubains, et "cet échange asymétrique ne fera qu'inciter Cuba à devenir plus belliqueux envers l'opposition cubaine ", selon lui.
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