En Syrie, le nouveau ministre de l'Information promet la "liberté de la presse et d'expression"
Un nouveau signal encourageant. Le ministre de l'Information des nouvelles autorités syriennes a déclaré à l'AFP œuvrer pour une presse "libre", s'engageant à garantir "la liberté d'expression" dans un pays où durant des décennies les médias ont été muselés par le régime al-Assad. Dans une Syrie meurtrie par plus de 13 années d'une guerre civile dévastatrice, il a également tenu à rassurer les journalistes ayant travaillé sous le joug du président déchu, Bachar al-Assad mais refusé d'être "des instruments de propagande", promettant qu'ils seraient "appelés à revenir à leurs postes".
"Il y avait une forte restriction des libertés de la presse et d'expression du temps du régime qui pratiquait la censure. Pour la phase à venir, nous œuvrons à la reconstruction d'un champ médiatique syrien libre, objectif et professionnel", a déclaré Mohamed al-Omar dans un entretien à l'AFP. Ce dernier fait partie du gouvernement de transition installé à Damas par la coalition de groupes armés emmenée par la formation islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui a renversé le 8 décembre le régime de Bachar al-Assad, mettant fin à plus d'un demi-siècle du règne sans partage de son clan familial.
"Nous ne voulons pas continuer de la même façon"
Des décennies durant, le parti Baas au pouvoir et le clan Assad ont étouffé toutes les libertés en Syrie, muselant la parole des journalistes et transformant les médias en outils à la solde du pouvoir. "Nous ne voulons pas continuer de la même façon, c'est-à-dire avoir un média officiel dont le but est de polir l'image du pouvoir", a déclaré le ministre de l'Information syrien. Les nouvelles autorités multiplient les gestes et déclarations pour rassurer les minorités du pays, multiethnique et multiconfessionnel, et les délégations diplomatiques occidentales et arabes qui défilent à Damas pour établir le contact.
Mohamed al-Omar a aussi affirmé vouloir "réduire la bureaucratie et faciliter le travail des équipes de la presse étrangères". Sous l'ancien pouvoir, les médias étrangers étaient scrutés à la loupe et leurs journalistes ne pouvaient pas obtenir facilement de visas. "Depuis la libération, en particulier à Damas, nous avons demandé à ce que le travail médiatique se poursuive dans les institutions" anciennement tenues par le régime, a-t-il ajouté.
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