Funérailles d'Elizabeth II : "Je n'ai jamais vu autant de monde à Londres", témoigne un journaliste britannique
Plus d'un million de personnes sont venues des quatre coins du monde pour se recueillir devant le cercueil d'Elizabeth II selon Philipp Turle. Un "casse-tête" pour les forces de l'ordre.
"Je n'ai jamais vu autant de monde à Londres", a témoigné, lundi 19 décembre sur franceinfo le journaliste britannique Philipp Turle, spécialiste de la monarchie et chroniqueur pour France 24, avant la cérémonie de funérailles d'Elizabeth II. "C'est un casse-tête épouvantable pour les forces de l'ordre", souligne-t-il.
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franceinfo : Est-ce que cette ferveur vous surprend ?
Philipp Turle : La réponse est oui et non. Je suis surpris qu'il y ait autant de personnes qui viennent à Londres. Aujourd'hui, nous mettons en garde la population en lui disant que Londres est complètement remplie. Il y a plus d'un million de personnes qui sont venues. C'est quelque chose de complètement insolite que moi-même je n'ai jamais connu. Je n’ai jamais vu autant de monde à Londres.
Dans le même temps, je comprends qu'il y ait beaucoup de Britanniques qui aient envie de rendre un hommage, de se recueillir devant le cercueil de la reine, donc, il faut leur laisser le temps de le faire. De voir autant de gens, c'est vrai que c'est assez étonnant. Il y a des personnes qui viennent des quatre coins de la Grande-Bretagne ou de l'étranger et qui sont prêtes à rester dehors pendant douze heures. C'est vrai que c'est quelque chose qui me surprend.
N'y a-t-il pas un peu de nostalgie derrière cette ferveur, nostalgie d'un temps où le Royaume-Uni dominait le monde ?
Je pense que c'est absolument cela. Je dirais aussi qu'il y a une certaine inquiétude sur l'avenir parce que, comme vous le savez peut être, la Grande-Bretagne est face à beaucoup de défis en ce moment. L'inflation est galopante, la livre sterling est à son plus bas niveau depuis 37 ans, il y a une augmentation des factures d'électricité et de gaz beaucoup plus sévère en Grande-Bretagne qu'en France.
Le fait de se recueillir devant le cercueil de la reine, de se trouver unis, est important. Il y a des dizaines d'histoires de personnes qui ont fait la queue depuis des heures, qui se sont fait des amis dans la queue, dans le froid, sous la pluie. Beaucoup ont eu envie de dire merci à la reine.
Il y aura de très nombreuses personnalités pour les funérailles. On imagine des sueurs froides pour ceux qui sont chargés de la sécurité ?
C'est un casse-tête épouvantable pour les forces de l'ordre. J'ai entendu à plusieurs reprises des entretiens avec les chefs qui sont aux commandes de la sécurité. Il faut protéger un nombre gigantesque de personnalités. Ils vont venir dans un bus jusqu'à l'abbaye, sauf une personne, c'est le président américain qui viendra par ses propres moyens. Nous ne sommes pas à l'abri d'un attentat terroriste.
"Les forces de l'ordre sont poussées à bout de leur moyen. Il y a des policiers qui viennent des quatre coins du Royaume-Uni."
Philipp Turle, journaliste britanniqueà franceinfo
La grande question également est de savoir ce qui se passera si une personne fait un malaise dans la foule. Est-ce que les ambulances et les secours vont pouvoir arriver à temps ? Nous sommes vraiment dans une situation complètement insolite. Je pense que le moins qu'on puisse dire, c'est que les forces de l'ordre sont solides.
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