Reportage "On a besoin d'une nouvelle équipe pour améliorer les choses" : les Britanniques appelés aux urnes pour les élections législatives, la gauche favorite

Les Britanniques se rendent dans leur bureau de vote, jeudi 4 juillet 2024, pour élire leurs représentants à la Chambre des Communes. Le Parti travailliste est donné comme grand vainqueur, après plus de dix ans de règne conservateur.
Article rédigé par Louise Bodet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des millions d'Anglais se rendent jeudi 4 juillet dans les bureaux de vote pour élire leurs 650 représentants à la Chambre des communes. (JAKUB PORZYCKI / NURPHOTO)

Trois jours avant le second tour des élections législatives en France, ce sont les Britanniques qui sont appelés aux urnes. Ils élisent, jeudi 4 juillet, les 650 représentants de la Chambre des Communes. Après 14 ans de règne conservateur, le Parti travailliste de centre gauche, mené par Keir Starmer, est annoncé comme le grand favori du scrutin.

À quelques encablures de Russel Square à Londres, dans le quartier de Holborn, un bureau de vote a ouvert ses portes à l'église Saint-Georges-le-Martyr. Le panneau "polling station" est bien mis en évidence à l'entrée. C'est l'une des spécificités du scrutin britannique : il se déroule aussi dans des édifices religieux. Ici, il est aussi possible de faire campagne dans les médias jusqu'à la dernière minute. Pas de période de réserve. Enfin, on n'hésite pas à révéler et à commenter son choix au sortir de l'isoloir. "J'ai voté pour le Parti travailliste", confie un électeur.

Une gauche largement favorite

D'après les sondages, la gauche britannique est bien partie pour largement l'emporter dans la circonscription londonienne du leader travailliste, Keir Starmer, probable futur Premier ministre. Dans ce fief de gauche, le rejet des conservateurs est massif, comme l'explique Stuart, la soixantaine : "Le pays a besoin de changement. Cela fait trop longtemps que nous avons les mêmes au gouvernement. On a besoin d'une nouvelle équipe pour améliorer tellement de choses : la lutte contre la pauvreté, le système de santé. Il y a tellement à faire, et cela concerne tous les Britanniques. Alors oui, j'espère qu'il y aura du changement aujourd'hui."

Au Royaume-Uni, l'alternance est acquise. On s'attend à une victoire historique des travaillistes, mais sans l'enthousiasme des lendemains qui chantent, pour Michael, jeune universitaire londonien. "Je ne suis pas d'accord avec toutes les mesures du programme. Je trouve que le changement ne va pas assez loin. Mais c'est malgré tout la meilleure option que nous ayons", constate-il.

"Ce n'est pas comme si les gens étaient enthousiastes à l'idée de voter travailliste. Ils veulent surtout mettre les conservateurs dehors. Il y a de la prudence et même une certaine appréhension."

Michael, universitaire anglais de 33 ans

à franceinfo

Il n'est pas encore l'heure de crier victoire à gauche. Les travaillistes craignent que leur position de grands favoris ne démobilise les électeurs ou ne les incite à écouter leur cœur et à voter pour le Green Party, par exemple. "J'ai 68 ans et pendant toute ma vie, j'ai voté travailliste, confie Domo. Cette fois, je vote écologiste pour la première fois parce que pour moi, aucun autre parti ne fait de la question climatique une priorité."

Le scrutin se déroule aussi sous la pression de l'extrême droite : le parti Reform UK, mené par le leader populiste Nigel Farage, est en pleine dynamique. Il talonne et vampirise les Conservateurs. Toutefois, le mode de scrutin lui est défavorable. Il ne devrait remporter qu'une poignée de sièges au terme d'une campagne déclenchée ici aussi sur un coup de poker politique, dont l'issue s'annonce bien différente de la nôtre.

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