Pollution dans l'Arctique russe : un employé de la centrale thermique placé en détention provisoire
La Russie a intensifié ses efforts pour nettoyer l'énorme quantité d'hydrocarbures s'étant déversée dans une rivière de l'Arctique, alors que Vladimir Poutine a déclaré l'état d'urgence.
Un employé de la centrale thermique russe dont l'un des réservoirs de diesel s'est effondré, polluant un cours d'eau dans l'Arctique, a été placé en détention provisoire pour un mois, a indiqué jeudi 4 juin un tribunal de la ville de Norilsk à l'agence TASS. Trois enquêtes criminelles ont été ouvertes pour déterminer les éventuelles responsables de cet accident, alors que plus de 20 000 tonnes d'hydrocarbures se sont déversées dans la rivière Ambarnaïa.
Des équipes de nettoyage supplémentaires ont été déployées jeudi, pour nettoyer la nappe de diesel. Mais les renforts déployés dans cette zone très isolée et marécageuse du Grand Nord sont face à un défi complexe. "Il n'y a jamais eu de fuite pareille dans l'Arctique auparavant. Il faut travailler très rapidement car le carburant est en train de se dissoudre dans l'eau", a indiqué à l'AFP le porte-parole du service d'urgence marine russe, spécialisé dans ce type d'accidents.
"L'ampleur de cette catastrophe est sous-estimée"
Selon ce responsable, six rampes de confinement ont été placées sur la rivière pour bloquer l'écoulement de la pollution vers le lac Piassino, tandis que le carburant est pompé à la surface. "C'est un terrain difficile et tout ce qui doit être acheminé ne peut l'être que via des véhicules tout terrain", a-t-il souligné. Le carburant récolté doit être stocké sur place jusqu'à l'hiver, dans des containers spéciaux. La difficulté de l'opération a poussé certains responsables à proposer de brûler le carburant sur place, ce que l'agence russe environnementale russe a exclu.
Le porte-parole de l'Agence russe de la pêche a affirmé à l'agence de presse TASS qu'il faudrait des "décennies" pour rétablir l'écosystème. "L'ampleur de cette catastrophe est sous-estimée", a-t-il déclaré, ajoutant que la majeure partie du carburant avait coulé au fond de la rivière et déjà atteint le lac. Selon le parquet, 180 000 mètres carrés de terrains ont également été pollués avant que l'hydrocarbure n'atteigne le cours d'eau.
Les responsables de la centrale en cause ont été sermonnés, mercredi 3 juin, pour avoir tardé à réagir. Le gouverneur de la région a reconnu n'avoir appris l'ampleur réelle de la fuite que deux jours après, via les réseaux sociaux. Le président russe Vladimir Poutine est intervenu personnellement dans la crise mercredi, décrétant l'état d'urgence et rappelant à l'ordre des responsables locaux.
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