Présidentielle en Russie : "Midi contre Poutine", l'opposition appelle à participer à une opération de contestation dimanche
"Midi contre Poutine." C'est le nom de l'opération menée par l'opposition lors de l'élection présidentielle, qui a commencé vendredi 15 mars et va durer jusqu'à dimanche. Le dernier jour, les opposants à Vladimir Poutine appellent leurs alliés à se rendre tous aux urnes à la même heure, midi. Le but : "Nous compter et voir que nous sommes nombreux et forts", explique Ioulia Navalnaïa, la veuve d'Alexeï Navalny, détracteur du Kremlin mort en prison mi-février. L'idée, lancée à l'origine par un ancien conseiller d'opposition de Saint-Pétersbourg, est que de grandes files d'attente se forment devant les bureaux de vote, synonymes de protestation.
Cette opération est une façon sûre et sans danger de protester contre le Kremlin et ce scrutin totalement verrouillé, affirme l'opposition. L'issue du scrutin ne fait aucun doute, Vladimir Poutine est assuré d'être réélu. Il n'y a que quatre candidats cette année, ce qui est exceptionnellement peu. Le Kremlin a éliminé toutes les candidatures libérales et les trois concurrents de Vladimir Poutine (l'ultranationaliste Leonid Sloutsky, Nikolaï Kharitonov, du Parti communiste, et Vladislav Davankov, pro business, la frange la plus modérée du régime) n'ont d'opposants que le nom. Faute de pouvoir exprimer sa voix dans les urnes, puisqu'il n'y a pas de candidat pouvant plus ou moins représenter l'opposition libérale, celle-ci a donc imaginé l'opération "Midi contre Poutine".
Le pouvoir tente d'entraver l'opération
Cette opération n'est pas du goût des autorités russes, qui tentent de l'entraver. "Nous sommes obligés de voter à certaines heures, dans certains lieux. Moi, je serai obligée de voter le premier jour donc je ne pourrai pas suivre les conseils de l'opposition", raconte Anastasia, une Moscovite qui travaille dans une administration. Elle devra présenter son récépissé de vote lundi au travail.
Le parquet général russe a aussi lancé un avertissement jeudi, en affirmant qu'il voyait des signes d'extrémisme derrière cette opération et que des poursuites pourraient avoir lieu. Dans certaines universités, les étudiants ont été prévenus qu'ils seraient exclus si on les voyait voter dimanche aux alentours de midi.
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