Guerre en Ukraine : "Nous vivons comme nous l'avons toujours fait", affirment les Russes face aux sanctions internationales
Depuis six mois, la Russie est coupée d'une partie du monde. Pourtant, les effets réels de ces mesures restent limités pour la population russe.
Dans un supermarché de la banlieue de Moscou, Veniamine achète une bouteille de CoolCola, l'une de ces nouvelles marques russes apparues depuis que Coca-Cola a quitté la Russie. "Le Coca-Cola était plus cher donc je ne le regrette pas, assure cette Russe. Peut-être que le CoolCoca n’est pas de la même qualité mais ce n'est pas grave. Je suis pour la production nationale !"
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Depuis six mois, la Russie subit des sanctions de la part de l'Union européenne et des États-Unis. Des centaines de produits et de matériels sont interdits d'importation, des dizaines de sociétés et grandes marques ont quitté le territoire. Les dirigeants politiques et économiques russes sont privés de séjour en Occident et leurs avoirs à l'étranger sont gelés. Dans les centres commerciaux moscovites, il y a bien quelques boutiques fermées définitivement mais les sanctions occidentales n'ont encore rien changé au quotidien de nombreux Russes. "Quelles sanctions ?, demande Galina, une retraitée. Nous n'avons pas de sanctions ! Nous vivons comme nous l'avons toujours fait. Personne n'a jamais vaincu la Russie et personne ne le fera jamais."
La classe moyenne est la plus touchée
Si les produits de consommation courante ne manquent pas, l'industrie russe commence à souffrir de problèmes d'approvisionnement en pièces détachées. Le secteur de la construction est en berne et les ventes de voitures ont reculé de 80%. Mais, pour Denys Shalashov, un chef d'entreprise spécialisé dans la logistique, l'économie russe peut résister encore longtemps : "Nous ne devons pas oublier que la Russie est un pays particulier. Beaucoup de ses hommes d'affaires ont vécu quelques crises très sévères."
"Durant l'Union soviétique, c'était aussi difficile pour les gens. L'économie russe est beaucoup plus habituée aux chocs que l'économie japonaise, par exemple."
Denys Shalashowà franceinfo
Pour les Russes des classes populaires, qui consomment peu, comme pour les plus riches, qui s'adaptent, l'impact des sanctions reste très supportable. Seule la classe moyenne, peu nombreuse en Russie et souvent tournée vers l'Ouest, en voit déjà les conséquences. "J'aime l'Europe. J'envisage de déménager en Finlande depuis un certain temps, explique Dimitri, un programmateur de 28 ans. Mais j'ai entendu dire que même la Finlande envisage de fermer ses frontières... Je croise les doigts pour que la situation ne se dégrade pas au point où il serait impossible de quitter la Russie."
Coupée d'une partie du monde, la Russie s'enfonce, lentement, dans la crise. Certains économistes estiment qu'il faudra encore des mois pour que les vraies difficultés apparaissent.
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