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Les forces russes s'emparent de la ville de Kherson, en Ukraine : "C'était l'objectif le plus matérialisé pour Poutine", selon le général Jean-Paul Paloméros

Alors qu'une deuxième salve de négociations est attendue jeudi matin entre les Ukrainiens et les Russes, les responsables ukrainiens ont confirmé jeudi la prise de Kherson, grande ville du sud du pays, par les forces russes.

Article rédigé par franceinfo, Valérie Crova
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un convoi militaire russe filmé par une caméra de surveillance sur la place centrale de la ville de Kherson, le 3 mars 2022. (EYEPRESS NEWS / AFP)

La premiere grande ville ukrainienne vient de tomber. Une semaine après le lancement de leur opération, les forces russes ont pris Kherson, grande ville portuaire du sud de l'Ukraine. à quelques heures d'une deuxième session de discussions prévues jeudi matin sur un cessez-le-feu entre négociateurs russes et ukrainiens. 

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Des responsables ukrainiens ont confirmé dans la nuit la présence de l'armée russe dans cette ville portuaire de 290.000 habitants, après des combats acharnés. Le maire, Igor Kolykhaïev, a annoncé avoir discuté avec des "invités armés" dans un bâtiment de l'administration de Kherson, sous-entendant, sans les nommer, des troupes russes. "Nous n'avions pas d'armes et n'étions pas agressifs. Nous avons montré que nous travaillons à sécuriser la ville et essayons de parer aux conséquences de l'invasion", a-t-il dit dans un message sur Facebook. Le chef de l'administration régionale indique, lui, sur Telegram que "les occupants sont dans tous les quartiers de la ville et sont très dangereux". 

Pour le général Jean-Paul Paloméros, ancien commandant de l’OTAN à la transformation des capacités militaire, ancien chef d’état-major de l’armée de l’air, la prise de cette ville est logique dans la stratégie du Kremlin : "C'était l'objectif le plus matériel, le plus matérialisé pour Poutine. C'était en quelque sorte de terminer le travail commencé en 2014 [avec l'annexion de la Crimée par la Russie]. On se demandait s'il allait pousser du côté de Marioupol et un peu plus à l'ouest. C'est le cas maintenant. La question qui se pose est : va-t-il continuer et pousser le long de la mer Noire pour couper carrément tout accès de l'Ukraine à la mer Noire, ou va-t-il garder den particulier la ville d'Odessa comme une sorte de monnaie d'échange dans les négociations qui vont venir ?"

"Coût humain ahurissant"

Le conflit qui, en sept jours, a fait fuir un million de personnes à destination des pays voisins, selon le haut-commissaire des Nations unies aux réfugiés, Filippo Grandi. Une deuxième session de négociations doit aussi débuter jeudi matin : des émissaires ukrainiens étaient en route mercredi soir pour rejoindre le lieu de ces négociations en Biélorussie, près de la frontière avec l'Ukraine. Car malgré la poursuite de l'offensive, la Russie se dit prête à discuter d'un cessez-le-feu. Les premières négociations lundi n'avaient rien donné.

A Washington, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken parle d'un "coût humain" de la guerre déjà "ahurissant". Selon lui, "des centaines sinon des milliers de civils ont été tués et blessés", et les conséquences humanitaires ne feront que "s'aggraver dans les jours qui viennent". Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué que près de 9.000 soldats russes ont été tués depuis une semaine, un chiffre invérifiable dans l'immédiat. Moscou de son côté a dévoilé mercredi son premier bilan de militaires russes tués dans l'offensive en Ukraine, en annonçant la mort de 498 de ses soldats et précisant que 1.597 autres y ont été blessés.

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