Séisme en Turquie et en Syrie : dans le froid, sans électricité ni eau courante, la vie précaire des enfants rescapés
Selon l'Unicef, plus de sept millions d'enfants ont été touchés par le séisme en Turquie et en Syrie. Beaucoup sont désormais sans-abri, privés d'accès à l'éducation, à l'eau et à l'électricité.
Dans un préfabriqué planté au milieu d’un terrain vague boueux à Antioche, des enfants jouent. Cinq familles, victimes du séisme en Turquie et en Syrie, vivent dans ce hangar en plastique blanc. Dans une pièce, un enfant dort sur un vieux matelas. Selon l'Unicef, plus de sept millions de mineurs ont été affectés par le tremblement de terre. Beaucoup vivent désormais dans le froid sous des tentes, sans hygiène ni éducation.
"Ici, 10 personnes dorment, dont trois enfants, raconte Ahmed. Ce Syrien habitait dans un immeuble juste en face du terrain vague, avec sa famille. Celui qui dort là, il a trois ans, l'autre deux ans. Et puis il y a un petit bébé …" Il a installé tout le monde dans ce camp improvisé, après l'effondrement de son bâtiment, dans l'une des villes turques les plus touchées par la catastrophe.
Des enfants errent dans le terrain vague
Près d'un réchaud bricolé avec des débris, Nessrine, jeune maman de 24 ans, serre son bébé contre elle. La petite fille est née deux jours avant le tremblement de terre. "Pour le moment, je l’allaite. Mais j’ai peur de ne plus avoir de lait. Comment peut-on tenir comme ça dans le froid, avec la pluie ? Mon bébé pleure beaucoup, presque nuit et jour. C’est ma fille, j’ai tellement peur pour elle. Je pourrais mourir pour elle."
Toute la journée, les plus jeunes enfants errent sur le terrain vague. Ils ont récupéré dans les décombres quelques jouets. Elif, 13 ans, reste enfermée la plupart du temps. La jeune fille a été blessée à la jambe dans le séisme. "Cette nuit-là, j’ai essayé de réveiller mon frère. Il ne s’est pas levé, alors je l’ai tiré par la jambe. Je ne suis pas prête d’oublier ce moment … J’ai eu tellement peur. Ça restera gravé dans ma mémoire", raconte-t-elle. "Après, on est resté quatre jours dans la rue sans manger. Depuis, je fais des cauchemars."
"Je suis terrorisée à l’idée d’un nouveau tremblement de terre. J’ai peur de fermer les yeux."
Elif, 13 ansà franceinfo
Elif, comme ses frères et sœurs, a dû apprendre à vivre sans électricité ni accès à l'eau courante. Ahmed, leur père, est très inquiet pour les prochaines semaines : "Il nous faut un abri, et puis nous n’avons pas de douche ici. On utilise l’eau croupie, là-bas, dans la mare. Regardez comment elle est sale. Avec les enfants, on va avoir des maladies."
Sur une grille, des vêtements d’enfants sèchent à proximité d'un cimetière, où des hommes creusent encore une nouvelle tombe.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.