Investiture de Joe Biden : à 22 ans seulement, la poétesse afro-américaine Amanda Gorman marque les esprits

Vêtue de jaune et coiffée d'une couronne rouge, la poétesse afro-américaine Amanda Gorman a captivé le public, mercredi 20 janvier, lors de la cérémonie d'investiture de Joe Biden. A 22 ans seulement, la jeune femme originaire de Los Angeles a récité un poème de sa composition, The Hill We Climb ("La colline que nous gravissons", une référence à la colline du Capitole). D'une voix calme, elle a scandé ses rimes, sans jamais laisser percer le bégaiement qui, comme Joe Biden, l'a affectée dans son enfance.

Amanda Gorman a écrit ce texte d'une traite après l'intrusion violente de partisans de Donald Trump au Capitole, début janvier. "Je me suis dit : 'c'est quelque chose dont on doit parler'", a-t-elle expliqué à la radio publique NPR (en anglais).

Elle a été repérée par Jill Biden

Dans ce poème, elle évoque "une force qui va briser notre Nation, plutôt que la partager". "Cet effort a presque réussi, mais si la démocratie peut être par instant retardée, elle ne peut pas être définitivement supprimée", promet Amanda Gorman. La jeune femme se décrit dans le texte comme "une fille noire maigre, descendante d'esclaves, élevée par une mère célibataire", qui se retrouve "à réciter" devant un président. Enfant prodige, elle a remporté son premier prix de poésie à 16 ans et a été couronnée du titre de "meilleur jeune poète" du pays trois ans plus tard, alors qu'elle étudiait la sociologie à l'université Harvard.

Avant elle, cinq autres poètes, dont Robert Frost et Maya Angelou, ont participé aux cérémonies d'investiture de présidents américains. Aucun n'était aussi jeune. Selon la presse américaine, son nom a été soufflé aux organisateurs de la cérémonie par Jill Biden, l'épouse du 46e président, qui avait assisté à une de ses lectures. Leur commande, passée en décembre : qu'elle rédige une ode à l'"Amérique unie", en écho au discours d'investiture du démocrate. Son texte s'y plie, sans nier les défis qui attendent le président : "Pendant que nous portons notre regard sur le futur, l'histoire nous regarde."