Élection de Donald Trump : "La situation est plus grave qu'en 2016", s'inquiète l'historienne Laure Murat qui quitte les États-Unis après y avoir vécu 20 ans

Au lendemain de la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine, Laure Murat décide de quitter les Etats-Unis.
Article rédigé par franceinfo
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Donald Trump à Las Vegas, le 23 août 2024. Illustration. (LAS VEGAS REVIEW-JOURNAL / TRIBUNE NEWS SERVICE)

"La situation [aux États-Unis] est plus grave qu'en 2016", alerte, jeudi 7 novembre, sur France Inter l'historienne Laure Murat, professeure à l'université de Californie à Los Angeles (UCLA) au lendemain de l'élection de Donald Trump à la présidence américaine qui la pousse à planifier son départ des États-Unis, après vingt ans de vie là-bas.

Le Sénat américain étant passé aux mains des républicains, "Donald Trump a désormais la haute main sur presque tous les pouvoirs, censés être des contrepouvoirs", s'inquiète l'historienne française. Face à cette situation, Laure Murat ne se voit plus "continuer à consommer et payer ses impôts dans un pays qui a ce gouvernement".

"La haute main sur le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire"

Laure Murat explique que Donald Trump a de son côté "six juges sur neuf de la Cour suprême", qui lui a d'ailleurs "récemment garanti l'immunité contre les poursuites judiciaires dont il faisait l'objet". Elle craint que le futur président américain "nomme une flopée de juges fédéraux qui doivent être confirmés par le Sénat qui vient de passer de démocrate à républicain". L'historienne fait également part de ses inquiétudes concernant les résultats encore attendus de la Chambre des représentants, entièrement renouvelée lors du scrutin de mardi. "Si elle bascule côté républicain, Donald Trump aura la haute main sur le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire et c'est la porte ouverte à tous les abus de pouvoir", ajoute-t-elle.

L'historienne insiste sur le risque que représente Donald Trump dont la rhétorique est, selon elle, "fondée sur la menace, l'intimidation et la violence verbale". "Il a tout de l'homme des régimes autoritaires, des dictateurs", fustige-t-elle avant d'accuser le futur président américain d'"organiser la peur, ce qui est le meilleur moyen d'affaiblir l'opinion". Elle souligne d'ailleurs la différence avec la rhétorique de Kamala Harris lors de son discours prononcé après sa défaite. Laure Murat qualifie ce discours de "digne, sobre, respectueux des usages et de la démocratie", mais aussi de "combatif".

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