Cet article date de plus de huit ans.

L'Amérique en campagne, J-25 : lâché par ses donateurs, Donald Trump peut compter sur son électorat de base

Donald Trump nie encore et toujours les accusations d'agressions sexuelles, tandis que ses donateurs le lâchent et que les sondages ne lui donne plus qu'une chance infime de remporter l'élection. Pendant ce temps, Hillary Clinton ne crie pas victoire.

Article rédigé par Franck Mathevon, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des supporters de Donald Trump lors d'un meeting à Cincinnati, le 13 octobre 2016 (TY WRIGHT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Hillary Clinton ne prend aucun risque

La candidate démocrate limite ses apparitions publiques. Très peu d'événements sont programmés pour Hillary Clinton d'ici le prochain débat du 19 octobre. Pas question de perturber un scénario favorable. Car Donald Trump chute dans les sondages. Les accusations présentant le candidat républicain comme un prédateur sexuel se multiplient. Six femmes ont témoigné contre lui dans les médias cette semaine, se disant victimes de comportements inappropriés.

Hillary Clinton a accordé sa seule interview de la semaine à la chaîne ABC et son animatrice vedette Ellen DeGeneres, vendredi 14 octobre. Elle y réagit aux révélations sur son rival... sans crier victoire : "Je ne veux pas que quiconque pense que cette élection est jouée. Tout a été si imprévisible jusqu'ici. Je ne considère rien comme acquis. Nous devons travailler dur, car qui sait ce qui peut encore arriver."

Donald Trump nie en bloc

Cerné par les accusations, le candidat républicain continue de dénoncer un complot du camp Clinton. Donald Trump le dit et le répète sur les réseaux sociaux, ainsi que dans ses meetings. "Ces allégations sont toutes inventées, c'est de la pure fiction, un mensonge absolu. Ces événements n'ont jamais eu lieu", a-t-il lancé mardi 12 octobre en Floride.

Donald Trump réserve un traitement particulier à une ancienne journaliste de People Magazine, Natasha Stoynoff, qui affirme que le milliardaire l'a embrassée de force en 2005, lors d'un reportage sur le couple Trump en Floride. Faux, rétorque le candidat républicain : "Regardez ! Regardez là ! Regardez ses propos ! Vous me donnerez votre avis. Moi je ne pense pas..." Laiissant ainsi entendre que l'apparence physique de son accusatrice discrédite son histoire. Donald Trump promet par ailleurs des preuves que ses accusatrices ont menti. 

Le milliardaire contine éhalement de taper sur sa rivale Hillary Clinton, la qualifiant de "criminelle" pour l'affaire de ses emails privés : "Elle devrait être enfermée, en prison", a-t-il lancé en meeting jeudi 13 octobre à Cincinnati.

#WomenWhoVoteTrump

Malgré les scandales, certaines femmes continuent à soutenir Donald Trump. Nouveau hashtag en vogue sur Twitter : #WomenWhoVoteTrump, "les femmes qui votent Trump". Plus de 100 000 tweets déjà publiés, dans lesquels des femmes expliquent pourquoi elles soutiennent malgré tout le milliardaire.

Pour Donald Trump, les chances de victoire sont infimes...

Les sondages sont clairs : le milliardaire américain a aujourd'hui très peu de chances de devenir le prochain président des États-Unis. Difficile de faire le tri dans tous les sondages de la campagne, mais de nombreux médias proposent des enquêtes élaborées tenant compte de divers facteurs, afin de prédire l'issue de l'élection.  Et les chances de Donald Trump semblent infimes.

D'après le baromètre du New York Times, Hillary Clinton a 89% de chances de l'emporter. Cette probabilité est de 85% pour le site spécialiste des sondages FiveThirtyEight. Elle monte à 92% chez les bookmakers.

Donald Trump peut en revanche compter sur un socle d'électeurs entièrement dévoué à leur candidat. Nullement perturbés par les écarts de langage ou de conduite du milliardaire, ces Américains sont surtout des hommes, blancs, sans diplôme. "C'est cet électorat qui n'a pas bénéficié de la reprise américaine, décrypte Jean-Claude Beaujour, le vice-président du think tank France-Amériques. C'est la 'middleclass' qui a décroché, qui se sent perdue. Cet électorat refuse cette Amérique dont 30% de la population sera latino en 2050."

... et ses donateurs le lâchent

L'information a été révélée par le New York Times, jeudi 13 octobre. Les généreux donateurs du parti républicain appellent à lâcher Donald Trump, estimant que les derniers scandales ont changé la donne et menacent l'ensemble du parti. "À un moment, vous devez vous regarder dans la glace et admettre que vous ne pouvez plus justifier devant vos enfants, surtout vos filles, votre soutien à Donald Trump", déclare notamment David Humphreys, un homme d'affaires du Missouri, qui a versé plus de 2,5 millions de dollars depuis quatre ans.

A RÉÉCOUTER

L'Amérique en campagne J-25

Tous les jours à 18h30, franceinfo vous propose le journal de la campagne avec Franck Mathevon et tous les envoyés spéciaux aux États-Unis.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.