"Nous devons agir en temps réel" : le vice-président de Facebook s'explique après la suspension du compte de Donald Trump
"C'était la bonne chose à faire", déclare sur franceinfo Nick Clegg, le vice-président de Facebook chargé des affaires publiques, après la suspension du compte de Donald Trump sur le réseau social. L'entreprise vient de saisir son Conseil de surveillance.
"Nous sommes complètement convaincus que c'était la bonne chose à faire dans ces circonstances extraordinaires." Nick Clegg, le vice-président de Facebook chargé des affaires publiques, témoigne sur franceinfo, jeudi 21 janvier, après la suspension du compte de Donald Trump sur le réseau social. Twitter, Facebook, Google… Les uns après les autres, les géants d'internet ont réduit l'ancien président américain au silence après les émeutes de ses partisans qui ont envahi le Capitole pendant plusieurs heures.
>> Entre complotisme et intérêts personnels, la fin de mandat chaotique de Donald Trump
Applaudi par les uns mais critiqué par d'autres pour cette décision, Facebook vient de saisir son Conseil de surveillance, afin de trancher la question. Un conseil récemment mis en place par Facebook lui-même, mais présenté comme indépendant. "Nous ne pouvons pas attendre que les législateurs fassent leur travail, nous devons agir en temps réel", affirme sur franceinfo Nick Clegg, le vice-président de Facebook chargé des affaires publiques.
franceinfo : Pourquoi avoir saisi le Conseil de surveillance ?
Nick Clegg : Nous avons saisi le Conseil de surveillance après avoir suspendu définitivement l'accès de Donald Trump à Facebook et Instagram, non pas parce que nous avons des doutes sur cette décision, car nous sommes complètement convaincus en tant qu'entreprise que c'était la bonne chose à faire dans ces circonstances extraordinaires, mais parce que ce sont des décisions importantes prises par une entreprise privée touchant un dirigeant politique.
Nous ne pouvons pas attendre que les législateurs fassent leur travail. Nous devons agir en temps réel.
Nick Clegg, vice-président de Facebook chargé des affaires publiquesà franceinfo
Mais que ferez-vous si le conseil décide de rétablir le compte Facebook de Donald Trump ?
Je ne peux donc pas spéculer sur ce que le Conseil de surveillance décidera. Mais, je peux vous dire que nos convictions et nos intentions ne sont pas de lever l'interdiction définitive.
Pourquoi n'avez-vous pas suspendu le compte de Donald Trump plus tôt ?
Toutes les compagnies qui ont agi, pas seulement Facebook mais aussi Twitter, YouTube, Apple, Amazon, Google, toutes ces entreprises ont pris des mesures sans précédent parce que c'était un événement sans précédent. Que l’on aime ou pas Donald Trump, ce n'est pas le travail des entreprises privées de contrôler ce que les politiciens peuvent dire aux électeurs mais il s'agissait d'une situation sans précédent en raison de la violence au Capitole. Je rappelle que cinq personnes sont mortes. Et il y avait des plans, apparemment, pour kidnapper le vice-président des États-Unis. C'est pourquoi il y a eu cette réaction sans précédent de la part de nombreuses entreprises technologiques, car ce n'était pas une situation commune.
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