Pourquoi les e-mails d'Hillary Clinton reviennent sur le tapis
A neuf jours de la présidentielle américaine, la réouverture de l'enquête sur les courriels d'Hillary Clinton par le FBI est un coup dur pour la candidate démocrate.
Hillary Clinton chancelle à nouveau. A près d'une semaine de l'élection présidentielle, la candidate démocrate à la Maison Blanche est une fois de plus rattrapée par ses e-mails. Un serpent de mer qui a émergé avant même sa candidature officielle et qui, depuis, ne cesse d'empoisonner sa campagne.
Dernier élément en date, le volte-face du FBI dans le dossier. Alors que l'agence fédérale de police judiciaire avait classé le dossier le 5 juillet dernier, son patron, James Comey, vient de remettre une pièce dans la machine. Vendredi 28 octobre, il a annoncé la réouverture de l'enquête. Franceinfo fait le point sur les quatre principales interrogations autour de ce nouveau rebond.
De quels mails parle-t-on désormais ?
L'origine du scandale remonte à janvier 2009, lorsque Hillary Clinton devient secrétaire d'Etat. Pour les besoins de son nouveau poste, elle utilise alors une adresse e-mail personnelle, plutôt qu'une messagerie officielle de l'administration. Problème : cet usage est formellement interdit par la loi fédérale, qui veut que toutes les correspondances officielles soient archivées et conservées. Cette faute professionnelle durera jusqu'à son départ, en février 2013.
Une première enquête du FBI avait débouché sur l'abandon des poursuites à l'encontre d'Hillary Clinton le 5 juillet dernier. Selon la presse américaine, des milliers de courriels auraient été récemment retrouvés sur un ordinateur que partageait la plus proche collaboratrice de la candidate démocrate, Huma Abedin, avec son mari, Anthony Weiner.
Cette proche d'Hillary Clinton, membre de son cabinet au département d'Etat, s'est séparée en août de son mari, qui fait l'objet d'une enquête distincte pour l'envoi de messages à caractère sexuel à une mineure. C’est dans le cadre de cette enquête que les e-mails de la candidate démocrate ont été découverts. Hillary Clinton assure que beaucoup de ces messages étaient "privés" et "personnels", ayant pour objet le mariage de sa fille Chelsea, l'organisation de ses vacances ou encore ses cours de sport...
Qui est à l'origine de ce rebondissement ?
Il est l'homme au centre de toutes les attentions. Ancien procureur nommé en 2013 à la tête du FBI par Barack Obama, le directeur du FBI, James Comey, est celui qui a décidé de réouvrir une enquête sur l'affaire des emails. Avocat de formation, New-Yorkais de 55 ans, il est réputé intègre et indépendant.
James Comey est aussi celui qui a clos l'enquête du FBI en juillet dernier, pointant toutefois "l'extrême négligence" dont a fait preuve Hillary Clinton. Cette décision avait déclenché la fureur des républicains. Aujourd'hui, il provoque la colère des démocrates et s'est imposé comme un personnage-clé de la campagne présidentielle américaine, note Libération.
Pourquoi cette décision du FBI fait polémique ?
James Comey a en effet informé le Congrès de son intention de relancer l'enquête sur les e-mails d'Hillary Clinton malgré l'opposition de sa patronne, la ministre de la Justice, Loretta Lynch. Le patron du FBI est critiqué pour avoir pris cette initiative sans connaître le contenu des courriels.
Le non-respect du principe de précaution provoque depuis la colère des soutiens de la candidate démocrate. "C'est une action sans précédent qui rompt avec la politique des ministères de la Justice, démocrate et républicain", a dénoncé sur CNN John Podesta, le directeur de campagne d'Hillary Clinton. Et de blâmer James Comey : "Il aurait pu commencer par regarder [ces mails] avant de faire ça au milieu d'une campagne présidentielle, si près du jour du vote."
Que risque Hillary Clinton ?
En premier lieu, de nouvelles investigations. "J'ai donné mon accord (...) afin de permettre aux enquêteurs d'examiner ces e-mails et de déterminer s'ils contiennent des informations classifiées", a expliqué le patron du FBI, vendredi 28 octobre, dans un courrier adressé au Congrès.
Mais le principal risque pour la candidate démocrate est avant tout politique. Le rebondissement dans cette affaire offre en effet un boulevard à Donald Trump pour relayer ses thèses d'une supposée "corruption" de l'ancienne secrétaire d'Etat. "La corruption d'Hillary met en pièces les principes sur lesquels notre pays a été fondé", a-t-il ainsi martelé dimanche lors d'un meeting à Las Vegas (Nevada).
A près d'une semaine de l'élection présidentielle, l'écart se resserre en tout cas entre les deux candidats. Au niveau national, la démocrate n'obtiendrait désormais que 45% des intentions de vote contre 41,6% pour son adversaire républicain. Les résultats de l'analyse de ces courriels seront, eux, connus après le 8 novembre.
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