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Cinq fois où Ivanka Trump a embarrassé la présidence américaine

La fille de Donald Trump a fait l'objet de plusieurs polémiques depuis l'élection de son père à la Maison Blanche. Franceinfo revient sur ces faux pas.

Article rédigé par Marie-Violette Bernard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9min
Ivanka Trump, la fille du président américain, lors d'une rencontre avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau à la Maison Blanche, à Washington (Etats-Unis), le 13 février 2017. (SAUL LOEB / AFP)

Professionnelle, mesurée, sensée… Ivanka Trump était l'un des atouts de Donald Trump pendant la campagne présidentielle américaine. La fille aînée du nouveau résident de la Maison Blanche a pourtant le don d'irriter l'opposition (et les internautes) depuis l'élection de son père. Le remplacement de son père à la table des discussions du G20, samedi 8 juillet, ainsi été vivement critiqué. Franceinfo revient sur cinq occasions où Ivanka Trump a suscité la gêne à Washington.

Elle remplace son père à la table des discussions du G20

Ivanka Trump s'est assise à la table des discussions, remplaçant brièvement son père parti quelques minutes, quand le président de la Banque mondiale a commencé à parler du développement de l'Afrique au sommet du G20, à Hambourg (Allemagne). Ce changement, signalé sur Twitter par la "sherpa" russe, principale conseillère du président Vladimir Poutine, n'a pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux. 

Il est en effet rare qu'un chef d'Etat ou de gouvernement s'absente pendant un sommet, et s'il le fait, il est remplacé par un ministre ou un conseiller habitué de ce genre de sommet, a estimé Lawrence Summers, conseiller économique à l'époque où Barack Obama était président des Etats-Unis.

Donald Trump a défendu sa fille, lundi. "Quand j'ai quitté la salle de conférence pour des entretiens rapides avec le Japon et d'autres pays, j'ai demandé à Ivanka de siéger à ma place. Rien d'anormal. Angela M(erkel) était d'accord", a indiqué le président américain sur son compte Twitter.

Elle s'est assise à la place du président dans le Bureau ovale

Une autre polémique impliquant Ivanka Trump est née d'un tweet apparemment innocent. Lundi 13 février, la jeune femme poste sur le réseau social une photo d'elle en compagnie de son père et du Premier ministre canadien, Justin Trudeau. Elle y apparaît assise dans le fauteuil du chef de l'Etat, dans le Bureau ovale. "Une excellente discussion avec deux dirigeants mondiaux sur l'importance qu'il y a à donner une place aux femmes !" se félicite Ivanka Trump dans le commentaire accompagnant le cliché.

Des dizaines d'internautes s'agacent de cette photo, relève le Huffington Post. Ils rappellent qu'elle n'est que la fille du président et n'a donc, en théorie, absolument rien à faire à cette place. "Les femmes qui n'ont pas été élues ne devraient pas être assises à cette table", réagit ainsi une journaliste du site The Onion. "Mais que faites-vous à une rencontre avec un dirigeant mondial ?" s'offusque un utilisateur de Twitter, soulignant le fait qu'Ivanka Trump n'a pas de rôle officiel dans l'administration de son père.

D'autres internautes soutiennent toutefois Ivanka Trump, en rappelant qu'elle se bat pour que les femmes aient une place plus importante dans la vie politique et économique. La fille de Donald Trump a ainsi rencontré Justin Trudeau dans le cadre d'une table ronde entre le Premier ministre canadien et des entrepreneures américaines, rappelle le Huffington Post.

Une conseillère de la Maison Blanche a appelé à acheter ses vêtements

Les tentatives de faire de la publicité pour les produits d'Ivanka Trump se retourneraient-elles toujours contre elle ? La conseillère spéciale de Donald Trump, Kellyanne Conway, crée une nouvelle fois la polémique en tentant d'aider la fille du président à vendre des vêtements, jeudi 9 février. Une semaine plus tôt, l'enseigne Nordstrom a annoncé qu'elle cessait de distribuer la ligne d'Ivanka Trump.  

"Allez acheter les produits d’Ivanka, réagit Kellyanne Conway lors d'une interview sur la chaîne Fox News. Je déteste faire les courses, [mais] je vais aller en acheter aujourd’hui." "C'est juste une ligne magnifique. Je possède moi-même [des produits]. Je vais faire de la publicité gratuite : allez tous en acheter aujourd'hui, vous pouvez en trouver en ligne !", ajoute la responsable dans une salle ornée du sceau officiel de la Maison Blanche.

La Maison Blanche est aussitôt accusée de conflit d'intérêts. Les règles fédérales interdisent en effet à tout employé du secteur public d'utiliser ses fonctions "pour son propre profit" ou "pour le soutien à un quelconque produit, service ou entreprise".

Des élus démocrates s'offusquent d'autant plus de cette sortie que Donald Trump a déjà critiqué la décision de Nordstrom sur Twitter, la veille. "Ma fille Ivanka a été traitée de manière si injuste par Nordstrom. C'est une personne super, qui me pousse toujours à faire ce qui est juste. Horrible !" a estimé le président américain.

Finalement, la Maison Blanche a "rappelé à l'ordre" Kellyanne Conway après son interview sur Fox News, indique le porte-parole Sean Spicer, jeudi 9 février. Mais des centaines de citoyens ont appelé le Bureau pour l'éthique gouvernementale afin de dénoncer les propos de la conseillère du président. L'organe fédéral a rappelé ne pas être habilité à enquêter sur cette affaire, qui relève des compétences du Congrès ou du FBI.

Elle a participé à un gala en pleine crise sur le décret anti-immigration

Donald Trump n'est pas le seul à connaître des couacs en matière de communication. Ivanka Trump a été vivement critiquée sur les réseaux sociaux, dimanche 29 janvier, après avoir posté une photo d'elle portant une robe de soirée. Elle s'apprêtait visiblement à assister à un dîner de gala avec son mari, Jared Kushner, selon CNN (en anglais).

Le prix de la robe, plus de 5 000 euros selon le Telegraph (en anglais), choque certains internautes. Mais pas seulement. Plusieurs s'offusquent également du timing de cette photo, publiée alors que Donald Trump vient de signer un décret anti-immigration. "Super robe. Voilà une vidéo d'un enfant de 5 ans retenu à l'aéroport pendant des heures aujourd'hui à cause de ton père", l'interpelle un Américain sur Twitter. D'autres comparent la tenue argentée de la jeune femme aux couvertures de survie portées par les réfugiés, que le texte interdit d'entrée aux Etats-Unis.

D'autres internautes reprochent à Ivanka Trump son insensibilité face à la situation des migrants en la comparant à Marie-Antoinette. Le hashtag "qu'ils mangent de la brioche" (traduit par "let them eat cake" en anglais) est repris dans plusieurs tweets, faisant référence à la phrase attribuée à la reine française. Selon une source proche d'Ivanka Trump, citée par Vanity Fair (en anglais), la jeune femme se serait "sentie très mal" après ce post. "Elle ne veut plus que quelque chose de ce genre se reproduise", assure la source au magazine.

Elle a été accusée de vouloir faire de la publicité pour ses bijoux

Ivanka Trump a fait l'objet d'une première polémique en novembre 2016, à peine une semaine après l'élection de son père. Lors d'une interview télévisée de la famille Trump pour l'émission "60 minutes", mardi 15 novembre, la jeune femme porte un bracelet à 10 000 dollars, issu de sa propre collection d'accessoires. Le lendemain, plusieurs journalistes reçoivent une "alerte style" envoyée par sa société de bijouterie, Ivanka Trump Fine Jewelry, rapporte le Huffington Post. Le mail les encourage à diffuser largement cette information, donc à faire de la publicité pour la marque.

De nombreux internautes et journalistes dénoncent un conflit d'intérêts entre la Maison Blanche et les entreprises de la famille Trump. La ligne de bijoux d'Ivanka Trump invoque aussitôt une erreur. Le mail aurait été envoyé "par un employé du marketing bien intentionné, qui a suivi la procédure habituelle, et qui, comme beaucoup d'entre nous, est encore en phase d'adaptation post-électorale", explique ainsi un responsable de la marque. Il ajoute que de "nouvelles procédures" doivent être mises en place.

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