L'Amérique en campagne, J-29 : les Etats-Unis se remettent doucement d'un débat ultra-violent

"The ugliest debate ever"...  "Le débat le plus laid, le plus déplaisant jamais vu". C'est ce qu'affirment aujourd'hui beaucoup de médias américains, après le deuxième débat entre Hillary Clinton et Donald Trump, dimanche 9 octobre.

Les attaques ont fusé de toute part

Donald Trump est allé jusqu'à traiter son adversaire de "diable". Hillary Clinton a bien sûr commenté les propos vulgaires et dégradants de Trump sur les femmes, exhumés vendredi 7 octobre par le Washington Post. "On l'a vu insulter les femmes, on l'a vu faire honte à des femmes à la télévision et sur Twitter, voilà qui est Donald Trump!"

De son côté Trump a renouvelé ses excuses pour ce qu'il appelle "une discussion de vestiaire" avant d'ajouter "personne n'a plus de respect pour les femmes que moi". Et comme lors de ses excuses publiques, il s'en est pris une nouvelle fois à l'époux de sa rivale, Bill Clinton "quelqu'un qui n'a jamais autant abusé des femmes".

Une attaque du candidat républicain a particulièrement retenu l'attention. Donald Trump a promis de nommer un procureur spécial pour enquêter sur les emails privés d'Hillary Clinton... et il est même allé plus loin en répondant à sa rivale : "Parce que sinon vous seriez en prison".

Commentaire sur Twitter du Prix Nobel d'économie Paul Krugman: "un candidat à la présidence vient de promettre à son adversaire la prison s'il l'emporte. Tout le reste est secondaire."

Let's be clear: a candidate for president promised to put his opponent in jail if he wins. Everything else is secondary.

— Paul Krugman (@paulkrugman) October 10, 2016

Trump suggère ainsi qu'il a la main sur la justice de son pays. Même dans le camp républicain, beaucoup estiment que leur candidat a dépassé les bornes.

Et le gagnant est ...

Donald Trump avait clairement perdu le premier débat. On dira cette fois "match nul" même si deux sondages donnent la victoire à Clinton. Selon un sondage CNN, la démocrate l'emporte à 57% contre 34% pour le républicain. En revanche, le score est plus serré si l'on regarde le sondage YouGov effectué auprès de 814 personnes : 47% pour Clinton contre 42% pour Trump. 

Le grand gagnant de ce débta, ce sont les réseaux sociaux. C'est le débat politique le plus commenté de l'histoire sur Twitter et Facebook. 

17 millions de tweets ont été échangé au total, et 20 millions d'Américains ont donné leur avis sur Facebook. 

Tonight's #debate was the most Tweeted ever, with more than 17 million debate-related Tweets sent.

— Twitter (@twitter) October 10, 2016

Mais le record de téléspectateurs ne sera peut-être pas battu.  Il y avait aussi du football et du base-ball  à la télé.

Mike Pence fait le service après-vente chez les Républicains

Le candidat à la vice-présidence a défendu dans les médias la prestation de Trump alors qu'il est lui-même soupçonné de vouloir le lâcher. Lors du débat, il a été contredit par son candidat sur la Syrie. "Non, a dit Donald Trump, les Etats-Unis ne doivent pas intervenir militairement en Syrie". Mike Pence s'est dit "outré" par les propos de Trump sur les femmes. Mais il ne quittera pas le navire, dit-il sur CNN.

"It's absolutely false" -- Mike Pence on reports he considered dropping out. Watch live: https://t.co/Tk64moV9b1 https://t.co/yLa72UOaEE

— New Day (@NewDay) October 10, 2016

Pourtant, l'ambiance est tendue dans le camp républicain. Paul Ryan, qui préside la Chambre des représentants, ne veut plus soutenir Trump. Il veut maintenant se concentrer sur un objectif : consever la majorité républicaine à la Chambre. En d'autres termes, il ne croit plus à ses chances d'être président.

De nouvelles déclarations de Trump retrouvées

Dans une vidéo datant de 1993 diffusée par une chaîne de télévision néo-zélandaise, le journaliste interroge Donald Trump sur sa réputation de playboy. L'intéressé répond qu'il aime les femmes."Certaines femmes sont plus belles que d'autres, je dois l'admettre, avant de conclure, heureusement que je ne vise pas un poste en politique". La vidéo est à voir sur le site The Independent.