Présidentielle américaine : ce bar parisien où les Américains votent depuis 100 ans

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Cette année, c'est le 100e anniversaire du "vote de paille" au Harry's Bar à Paris. Un vote factice pour élire le président des États-Unismais qui, en un siècle, ne s'est trompé que trois fois.
Ce bar parisien prédit (presque) tous les présidents américains Cette année, c'est le 100e anniversaire du "vote de paille" au Harry's Bar à Paris. Un vote factice pour élire le président des États-Unismais qui, en un siècle, ne s'est trompé que trois fois. (FRANCEINFO / THOMAS SELLIN)
Article rédigé par Thomas Sellin
Radio France
Cette année, c'est le 100e anniversaire du "vote de paille" au Harry's Bar à Paris. Un vote factice pour élire le président des États-Unis, mais qui, en un siècle, ne s'est trompé que trois fois.

On entre au Harry's Bar comme dans un saloon, en poussant deux portes battantes en acajou. Toutes les boiseries viennent d'ailleurs d'un bar de New York, démonté en 1911, juste avant la prohibition. L'urne pour le "vote de paille" est visible dès l'entrée, en face du bar, celui-là même où il y a 100 ans aussi, le Bloody Mary est inventé.

C'est Harry MacElhone, le fondateur du bar, qui a créé cet évènement. "Mon arrière-grand-père a surfé sur une frustration qu'avaient les Américains, il y a 100 ans", explique Franz-Arthur MacElhone qui a repris l'entreprise familiale. "Vous ne pouviez pas, quand vous étiez américain, voter par procuration. Il a voulu le transformer en une fête où les Américains viendraient voter au Harry's Bar qui était, à l'époque, leur lieu de prédilection. Il a donc lancé cette fausse élection."

L'urne du "vote de paille" du Harry's Bar à Paris (FRANCEINFO / THOMAS SELLIN)

"Dans les années 70, on recevait même des appels de la Maison Blanche"

En 100 ans de pronostics, le bar ne s'est trompé que pour trois élections : celles de 1976, de 2004 et 2016. "Trois fois en 100 ans, c'est quand même assez honorable", poursuit Franz-Arthur MacElhone. "Il y a même eu, dans les années 70, des gens qui appelaient depuis la Maison Blanche en demandant qui le Harry's Bar avait élu. À chaque élection, on a énormément de médias qui viennent. La rue est fermée, on a 1 000 personnes dehors, 200 personnes à l'intérieur, des caméras, des journalistes…" Les médias étaient bien présents aussi, ce 7 octobre, pour le lancement du 100e anniversaire du "vote de paille".

De gauche à droite : l'écrivain américain Douglas Kennedy et Franz-Arthur MacElhone, le propriétaire du Harry's Bar à Paris (FRANCEINFO/ THOMAS SELLIN)

Un invité prestigieux pour ce 100e anniversaire

Le bar a tenu à marquer le coup avec un invité prestigieux. C'est l'écrivain américain le plus francophone, Douglas Kennedy, qui a donné le coup d'envoi en déposant le premier bulletin de vote de cette édition. Et même de manière fictive, voter en cette période est pour lui un symbole très important : "Ma fille, qui a 28 ans, craint que les camarades de sa génération n'aillent pas voter cette année. Et ça peut tout changer parce que l'élection est très serrée, ça peut se jouer à 40 000 votes. La démocratie est menacée par beaucoup de choses. Le fait qu'on puisse continuer de voter, c'est essentiel et on l'a oublié. Voter, ce n'est pas simplement un droit, c'est un devoir."

Rendez-vous le 5 novembre prochain, lors des résultats de l'élection présidentielle américaine, pour savoir si le Harry's Bar est toujours autant, voire plus fiable, que les plus grands instituts de sondage.

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