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Présidentielle américaine : "Fermez-la", "clown" et un peu de politique... Ce qu’il faut retenir du premier débat chaotique entre Donald Trump et Joe Biden

Les candidats démocrate et républicain se sont écharpés pendant une heure et demie, laissant parfois la cacophonie prendre le pas sur les sujets de fond. 

Article rédigé par Robin Prudent, Marie-Violette Bernard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8min
Donald Trump et Joe Biden lors du premier présidentiel, le 29 septembre 2020, à Cleveland (Ohio).  (SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Un match attendu... et déroutant. Les deux candidats à l'élection présidentielle américaine se sont affrontés mercredi 30 septembre dans un premier duel très tendu. Le président sortant, Donald Trump, n'a cessé de tacler et de couper la parole à son adversaire démocrate, Joe Biden. Ce dernier est aussi passé à l'offensive, en critiquant vivement le bilan du candidat républicain. Malgré le tumulte permanent de ce premier round, voici les quelques séquences à retenir.

Joe Biden demande à Donald Trump de "la fermer"

Dès les premières minutes du débat, les échanges entre les deux prétendants à la Maison Blanche ont viré à la cacophonie. Donald Trump a régulièrement interrompu son adversaire et parlé en même temps que lui, rendant inaudible une partie de leurs propos. Joe Biden a fini par s'emporter, après seulement 20 minutes d'échanges. "Vous allez la fermer, mec ?", a lancé le candidat démocrate, visiblement excédé, à son adversaire.

Joe Biden à Donald Trump : "Vous allez la fermer ?"
Joe Biden à Donald Trump : "Vous allez la fermer ?" Joe Biden à Donald Trump : "Vous allez la fermer ?" (FRANCEINFO)

Même le journaliste chargé d'animer les échanges a eu du mal à se faire entendre : "S'il vous plaît, monsieur [le président], je suis le modérateur, laissez-moi poser ma question". Chris Wallace, de la chaîne Fox News, a ensuite invité le président à cesser d'interrompre Joe Biden, sans grand succès.

Donald Trump attaque personnellement Joe Biden

Les deux candidats n’ont pas hésité à s’attaquer (très) personnellement pendant le débat. Donald Trump a une nouvelle fois remis en cause les capacités intellectuelles du candidat démocrate. "Vous êtes allé à l’université du Delaware, l’une des pires. Et vous avez été l’un des moins bons élèves, alors, ne me parlez pas d’intelligence", a-t-il taclé. Et le président sortant d'ajouter : "Il n’y a pas une once d’intelligence en vous."

"Il n'y a pas une once d'intelligence en vous"
"Il n'y a pas une once d'intelligence en vous" "Il n'y a pas une once d'intelligence en vous"

Le président a aussi attaqué à de nombreuses reprises le fils de Joe Biden, Hunter, en évoquant notamment son addiction à la drogue. "C'est difficile de dire un mot avec ce clown", s'est énervé de son côté Joe Biden, après un peu moins d'une heure d'échanges houleux et d'invectives entre les deux candidats. "Pardon... Avec cette personne", s'est-il immédiatement corrigé.

Donald Trump affirme payer "des millions de dollars d’impôts"

C’est le sujet qui a agité la campagne juste avant de débat : le montant des impôts payés par Donald Trump. Le 27 septembre, le New York Times a révélé que le président américain ne s'était acquitté que de 750 dollars d’impôts fédéraux en 2016, l’année de son élection, ainsi qu’en 2017. Sur les 18 années étudiées, il n’a payé aucun impôt pendant 11 ans, selon le quotidien.

"J'ai payé des millions de dollars d'impôts"
"J'ai payé des millions de dollars d'impôts" "J'ai payé des millions de dollars d'impôts"

Donald Trump a logiquement été interrogé sur ce sujet et sa réponse a été claire : "J’ai payé des millions de dollars d’impôts !", a-t-il lancé à plusieurs reprises. "Montrez-nous vos feuilles d’impôts", a rétorqué Joe Biden. Le candidat démocrate a de son côté divulgué peu avant le débat sa dernière fiche d'impôts, qui s'élève à près de 300 000 dollars.

Joe Biden reproche à Trump de n'avoir "aucun plan" face au Covid-19

Sans surprise, l'un des sujets les plus abordés durant le débat a été la gestion de l'épidémie de Covid-19. Joe Biden a rappelé que "200 000 personnes sont mortes et [que] plus de 7 millions ont été contaminées aux Etats-Unis", pays le plus endeuillé au monde par la maladie. "Ces chiffres sont ce qu'ils sont parce que vous êtes comme vous êtes, a tancé le démocrate. Le président n'a aucun plan [contre le Covid-19]."

Joe Biden accuse Donald Trump de n'avoir "aucun plan" face à la pandémie de Covid-19
Joe Biden accuse Donald Trump de n'avoir "aucun plan" face à la pandémie de Covid-19 Joe Biden accuse Donald Trump de n'avoir "aucun plan" face à la pandémie de Covid-19

Le démocrate a rappelé que Donald Trump "savait dès février à quel point cette crise était sérieuse (...) Qu'a-t-il fait ? Il a dit qu'il ne voulait pas nous prévenir ou alerter les gens parce qu'il ne voulait pas que les Américains paniquent, (...) c'est lui qui a paniqué", a estimé Joe Biden. "Vous n'auriez jamais pu faire le travail que nous avons fait. Vous n'avez pas cela dans le sang", a rétorqué Donald Trump.

Donald Trump refuse de condamner les suprémacistes blancs

Dans une partie du débat consacrée à la question raciale, Chris Wallace a demandé à Donald Trump s'il était prêt à condamner les suprémacistes blancs. "Je dirais que presque tout ce que nous voyons vient de la gauche, pas de la droite", a esquivé le président. Il s'est ensuite adressé directement à Proud Boys, une milice d'extrême droite impliquée dans des heurts avec des manifestants antiracistes dans plusieurs villes américaines, dont Portland (Oregon). "Proud Boys, tenez-vous à l'écart et tenez-vous prêts", a-t-il déclaré dans une formule ambiguë, avant d'affirmer que les "antifas" déclencheraient un coup d'Etat si Joe Biden était élu.

Donald Trump refuse de condamner les suprémacistes blancs
Donald Trump refuse de condamner les suprémacistes blancs Donald Trump refuse de condamner les suprémacistes blancs

Joe Biden veut relever un pays "plus divisé" à cause de Donald Trump

Pourquoi les électeurs devraient-ils choisir Joe Biden comme prochain président ? A cette question, posée au candidat par le modérateur, Joe Biden a répondu en dressant un portrait sombre des Etats-Unis en 2020. "Sous ce président, nous sommes devenus plus faibles, plus malades, plus pauvres, plus divisés et plus violents", a-t-il indiqué.

"Sous ce président nous sommes devenus plus faibles, plus pauvres et plus violents"
"Sous ce président nous sommes devenus plus faibles, plus pauvres et plus violents" "Sous ce président nous sommes devenus plus faibles, plus pauvres et plus violents"

L’occasion aussi de vanter son propre bilan pendant le mandat de Barack Obama. "Lorsque j’étais vice-président, nous avons hérité d’une récession, on m’a demandé de la régler, c’est ce que j’ai fait", a-t-il affirmé pour convaincre les électeurs de lui faire confiance.

Donald Trump défend son bilan économique

Pourquoi les Américains devraient-ils réélire Donald Trump ? Pour le président sortant, la réponse est évidente : "Jamais auparavant on n'avait vu une administration et un président ayant fait autant que ce que j'ai fait en trois ans et demi. Et ce, malgré la supercherie de la procédure de destitution", s'est-il vanté. "Malgré toutes ces choses contre lesquelles j'ai dû me battre, (...) il n'y a jamais eu une administration qui a pu faire tout ce que j'ai fait."

"Il n'y a jamais eu une administration qui a pu faire ce que j'ai fait"
"Il n'y a jamais eu une administration qui a pu faire ce que j'ai fait" "Il n'y a jamais eu une administration qui a pu faire ce que j'ai fait"

Et Donald Trump de lister, parmi ses succès, "la plus grande économie de l'histoire" et "le chômage le plus faible". "Avant le Covid-19, tout fonctionnait très bien", a garanti le républicain. Une affirmation contredite par son adversaire Joe Biden, qui l'accuse d'avoir "gâché" l'économie florissante laissée par les démocrates à la fin du mandat de Barack Obama, en 2016.

Les résultats de l’élection pourraient ne pas être connus "avant des mois", selon Donald Trump

L’élection américaine doit se tenir mardi 3 novembre 2020. Mais quand sera connu le nom du grand gagnant ? Le président sortant entretient le flou sur cette question. "On pourrait ne pas connaître" les résultats "avant des mois", a-t-il martelé. Et la raison est toute trouvée pour lui : le vote par correspondance. "Il y aura des fraudes comme nous n'en avons jamais vu", a-t-il affirmé, sans avancer aucune preuve.

"On saura peut-être pas pendant des mois qui a remporté l'élection"
"On saura peut-être pas pendant des mois qui a remporté l'élection" "On saura peut-être pas pendant des mois qui a remporté l'élection"

Depuis plusieurs mois, le candidat républicain a lancé une grande offensive contre le vote par correspondance, estimant qu’il pourrait lui être défavorable. En raison du coronavirus, ce système de vote devrait pourtant avoir une place considérable dans l’élection présidentielle.

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