"On ne va pas l’abandonner et plus que jamais, il a notre soutien !" : l'onde de choc aux Etats-Unis après la tentative d'assassinat contre Donald Trump

Les médias américains, sous le choc de la tentative d'assassinat de l'ancien président, donnent la parole aux électeurs.
Article rédigé par franceinfo
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Une femme tient une pancarte "Dieu bénisse Trump", avec un petit groupe de manifestants, devant la Trump Tower à Manhattan le 14 juillet 2024 à New York, aux États-Unis. (SELCUK ACAR / ANADOLU)

"Je devrais être mort" : près de 48 heures après la tentative d'assassinat en Pennsylvanie, Donald Trump confie avoir vécu une "expérience très surréaliste" dans un entretien dimanche 14 juillet avec le New York Post. "Je ne devrais pas être ici, je devrais être mort", a déclaré l'ancien président américain au tabloïd, lors d'un entretien à bord de son avion en vol vers Milwaukee, pour la convention du parti républicain, où il devrait être confirmé comme candidat du parti à l'élection présidentielle.

"Surréaliste", c'est aussi le sentiment qui prédomine ces dernières heures aux Etats-Unis. Les images de l'ex-président de 78 ans, candidat à la Maison Blanche, blessé à l'oreille et évacué, la joue ensanglantée, continuent d'être diffusées en boucle sur les chaînes d'information en continu, comme CNN, dont certains reporters sont toujours sur place. 

Des Américains pleins de "colère, peur et chagrin"

De son côté, le Wall Street Journal a interrogé des dizaines d’Américains à travers tout le pays. Beaucoup d’entre eux se disent fatigués, épuisés des tensions, inquiets pour la suite et se posent énormément de questions : "Pourquoi Thomas Matthew Crooks a-t-il tiré sur Donald Trump ? Pourquoi le Secret Service n’a pas réussi à l’en empêcher ?", peut-on lire dans les pages du journal qui évoquent des Américains "lassés" de cette violence, partageant "leur colère, leur peur et leur chagrin".

D'autres médias, eux, s'intéressent à l'avenir : comment les démocrates vont-ils gérer leur campagne désormais ? Est-ce que l’élection est déjà perdue ? C'est en tout cas ce que semblent croire plusieurs consultants démocrates interviewés par la chaîne NBC. Et est-ce que la tentative d’assassinat peut aider l’Amérique à en finir avec ce que le Boston Globe qualifie de "rhétorique apocalyptique", mettant en cause les républicains et les démocrates.  

"Mais comment le tireur a pu passer avec un fusil ?"

Enfin, depuis la tentative d'attentat, des partisans de Donald Trump accusent les démocrates et défendent leur candidat. À New York, ville pourtant à majorité démocrate, ils sont une trentaine à se relayer devant la Trump Tower, drapeaux géants et pancartes "Make America Great Again" déployées.

"Je me suis figée et j’ai crié 'Oh mon dieu, on a tiré sur Trump !' et puis c’était le chaos. C’était surréaliste pour nous. Chaque patriote a ressenti la même chose et nous sommes en colère. Mais nous sommes là, devant la Trump Tower, parce qu’on veut lui montrer qu’on est avec lui. On ne va pas l’abandonner et plus que jamais, il a notre soutien !", lance Rachel Chini, venue du New Jersey voisin.

John McGuigan, lui, estime que cette tentative d’assassinat n’a fait que renforcer l’esprit combatif de leur "champion" : "Je me suis effondré en larmes. J’étais dévasté et ma première pensée a été 'Mais comment le tireur a pu passer avec un fusil ?' Je me souviens, moi j’ai presque dû me mettre à poil pour accéder au meeting de Trump dans le Bronx ! Donald Trump a dû avoir peur, mais il ne va pas baisser les bras !"

Un supporter de Donald Trump se tient à côté d'un drapeau "Trump 2024" près de la Trump Tower, le 14 juillet 2024 à New York. (DAVID DEE DELGADO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Certains partisans arborent déjà la photo devenue culte de Donald Trump, levant le poing en signe de défi vers la foule alors que les agents l'emmenaient. "Beaucoup de gens disent que c'est la photo la plus emblématique qu'ils ont jamais vue. Ils ont raison et je ne suis pas mort. D'habitude, il faut mourir pour avoir une photo emblématique", a défié Donald Trump dans son interview au New York Post

De son côté, Joe Biden a appelé dimanche les Américains à faire "baisser la température de la vie politique", lors d'un discours depuis le Bureau ovale à la Maison Blanche. La politique n'est pas un "champ de bataille meurtrier" et "la violence ne doit pas devenir quelque chose de normal", a-t-il affirmé.

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