Reportage "Columbia a choisi son camp" : les étudiants propalestiniens estiment être privés de leur liberté d'expression

Au sein de la prestigieuse université Colombia, une année de mobilisation étudiante et d’occupation a profondément marqué les relations entre les universités et leurs élèves.
Article rédigé par Camille Magnard - Mickael Simon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Des manifestants pro-palestiniens défilent sur le campus de l’université Columbia pour marquer une année de guerre entre le Hamas et Israël à New York (Etats-Unis), le 7 octobre 2024. (KENA BETANCUR / AFP)

Depuis le printemps, le prestigieux campus américain de Columbia University est barricadé. Dans le nord de Manhattan, des dizaines de vigiles contrôlent désormais toutes les entrées. Une décision politique, selon Will, étudiant solidaire de la cause palestinienne. "L'université ne dit pas que c'est pour empêcher le mouvement de soutien aux Palestiniens, mais c'est bien l'effet que ça a, selon l'étudiant. Ils disent qu'une université doit rester neutre, mais c'est faux. Columbia a choisi son camp. Il suffit de voir où va son argent".

En avril dernier, le campus de Columbia a été occupé par des dizaines d’étudiants qui demandaient à leur université de couper tous ses liens, financiers et institutionnels, avec Israël. L’administration a fait intervenir la police, une première dans l'histoire de cette université, plutôt marquée par son passé militant. En 1968, Columbia avait été un haut lieu du refus de la guerre du Vietnam, rappelle une étudiante. "Columbia a une vraie tradition militante et nos dirigeants s'en vantent, rappelle-t-elle. Ils disent qu'ils adorent que leurs étudiants soient engagés. Mais apparemment, notre liberté d'expression, ils l'aiment seulement dans le passé." La jeune femme décrit un climat de répression et de défiance qui s’est installé entre l’université et ses étudiants.

Défiance entre les étudiants

La défiance s'est également installée entre les étudiants : la mobilisation se revendique antisioniste, et de nombreux étudiants juifs y voient une menace antisémite. Accusation rejetée par Morgan, meneur des Voix Juives pour la Paix, une organisation très active à Columbia depuis un an. "Israël affirme parler au nom de tous les juifs et traite d'antisémite tous ceux qui s'opposent à sa violence. Mais nous n'acceptons pas d'être instrumentalisés pour justifier l'oppression du peuple palestinien ou la machine de guerre américaine."

L’escalade du conflit au Liban n’a fait que renforcer la mobilisation étudiante, à New York comme sur les autres campus du pays. Une jeunesse américaine qui se politise mais ne se retrouve pas dans les positions, très pro-israéliennes, défendues aussi bien par Donald Trump que par Kamala Harris, dans la campagne présidentielle.

A Columbia, les étudiants propalestiniens estiment être privés de leur liberté d'expression. Reportage de Camille Magnard

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