Trois choses à savoir sur Turo, l'application où ont été louées les voitures de l'attaque de La Nouvelle-Orléans et de l'explosion de Las Vegas

L'entreprise américaine, présente également en France, propose de louer les véhicules de particuliers. Une solution souvent plus économique que des agences de location traditionnelles.
Article rédigé par Clémentine Sabrié
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
La plateforme Turo met en contact des particuliers souhaitant louer leurs voitures avec d'autres personnes souhaitant les conduire. (IMAGEBROKER/TIMON SCHNEIDER / IMAGEBROKER.COM)

"C'est avec le cœur lourd que nous confirmons que l'attaque de ce matin à La Nouvelle-Orléans et l'explosion d'une Tesla Cybertruck à Las Vegas impliquaient toutes les deux des véhicules loués sur Turo", écrit, mercredi 1er janvier, l'entreprise américaine de location de voitures entre particuliers sur son site. Un pick-up Ford blanc, utilisé comme voiture-bélier, a causé la mort d'au moins 15 personnes (14 victimes et l'auteur) à La Nouvelle-Orléans, dans la nuit du Nouvel An. Dans la journée du 1er janvier, une Tesla Cybertruck a explosé devant l'hôtel Trump de Las Vegas, entraînant la mort de la personne qui se trouvait à l'intérieur.

Le FBI a cependant déclaré, jeudi 2 janvier, qu'il n'y avait pas de "lien irréfutable" entre les deux attaques. "Notre équipe 'confiance et sécurité' travaille en lien avec les autorités pour partager toutes les informations qui pourraient les aider dans leurs investigations", poursuit Turo, qui est également présent en France, sur son site internet.

"Leader mondial"

Turo est un genre d'Airbnb pour les voitures, qui met en lien des particuliers pour louer leurs véhicules. Il se présente, sur son site, comme "le leader mondial de la location de voitures entre particuliers", avec plus de trois millions d'utilisateurs. Cette application est disponible aux États-Unis, au Canada, en Australie, au Royaume-Uni, mais aussi en France. Elle se présente comme une alternative plus économique, avec une proposition plus large de véhicules, que les agences de location de voitures traditionnelles.

La plateforme a été créée en 2009 à San Francisco, aux États-Unis, et revendique 360 000 véhicules enregistrés sur sa plateforme. Elle a accumulé 880 millions de dollars de revenus en 2023. Parmi ses principaux investisseurs, on retrouve American Express, BMW ou encore Google Ventures, un fonds de placement fondé par Google en 2009.

Des vérifications possibles, mais pas automatiques

Pour se créer un compte d'utilisateur sur Turo et louer le véhicule d'un autre particulier, il suffit d'une adresse mail, d'un numéro de téléphone et d'une photo de soi. Il faut ensuite rentrer les informations de son permis et son adresse, mais pas besoin de transmettre une photocopie du document. Une fois toutes les informations transmises, le compte est automatiquement considéré comme "approuvé". Il faut ensuite attendre qu'il soit "vérifié", un processus qui prend "généralement 24 heures, et parfois plus si nous avons besoin de photos ou d’informations supplémentaires", selon le site de Turo.

La plateforme explique qu'elle peut, "quand la loi le permet""entreprendre des contrôles, des vérifications et d'autres procédures lui permettant de confirmer ou de vérifier l'identité ou les antécédents des utilisateurs". En s'inscrivant, les usagers donnent l'autorisation à Turo de chercher à obtenir leurs dossiers de sinistres automobiles ou encore de procéder à une vérification de leurs antécédents judiciaires. Mais toutes ces procédures ne sont pas systématiques.

Dans le cas de l'attaque de La Nouvelle-Orléans et de l'explosion du Cybertruck Tesla, l'entreprise américaine explique qu'elle "ne pense pas que les loueurs avaient un passé criminel qui les aurait identifiés comme des menaces à la sécurité".

Des dysfonctionnements en France

Une enquête de la cellule investigation de Radio France a révélé, en novembre dernier, de nombreux dysfonctionnements chez Turo, en France. Des véhicules ont notamment été loués alors qu'ils sont en mauvais état ou dangereux pour la sécurité des conducteurs. Un habitant de la région parisienne racontait, par exemple, qu'il n'avait pas pu utiliser la voiture louée sur Turo, à cause de ses sièges brûlés et de sa carrosserie cabossée. Une autre utilisatrice a dû rendre le véhicule qu'elle avait loué, parce que le moteur s'emballait tout seul lorsqu'il était allumé. Elle n'a jamais réussi à se faire rembourser.

Turo affirme avoir mis en place des nouveaux critères de sélection, dont une limite d'âge fixée à 18 ans, sauf pour les voitures de collection. L'entreprise prévoit de l'abaisser à 12 ans pour s'aligner sur les critères de qualité des autres pays dans lesquels elle opère.

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