Bénédiction des couples homosexuels : "Jusqu'où cela va aller ?", s'interrogent des fidèles après la décision du Vatican
C'est un signe d'ouverture au sein de l'Église catholique. La bénédiction des couples de même sexe est désormais autorisée. Le pape François l'a approuvée lundi 18 décembre dans un document du dicastère pour la Doctrine de la foi. Cette bénédiction "ne sera jamais accomplie en même temps que les rites civils d'union, ni même en relation avec eux", précise le texte qui rappelle que le sacrement du mariage reste exclusivement réservé aux couples hétérosexuels.
Cette bénédiction sous condition, en dehors des rituels liturgiques (mariages, messes...), concerne aussi les autres couples dits "irréguliers", comme non mariés ou remariés divorcés. Cette première pour les couples de même sexe ne fait toutefois pas l'unanimité au sein de la communauté catholique.
À la sortie de l'office, devant l'église Saint-Léon, dans le 15e arrondissement de Paris, Nicole accueille la nouvelle avec le sourire. "C'est une grande espérance pour eux", se réjouit cette octogénaire, qui glisse que "l'évolution est toujours nécessaire".
"S'ils le demandent, il n'y a pas de raison que je le refuse"
Pour le père Denis Metzinger, cette décision du pape, "C'est du François tout craché", sourit-il. Le curé a lu le texte de huit pages publié par le Vatican. "Ce n'est pas une approbation, ce n'est pas de dire : ce que vous faites c'est formidable, tout va très bien, mais vous demandez quelque chose à l'Eglise, un signe de la présence de Dieu, eh bien l'Eglise vous le donne", explique-t-il. "Donc s'ils le demandent, il n'y a pas de raison que je le refuse", complète le père Metzinger. Le diacre François Viliminaux fera de même. Mais selon lui, "les couples homosexuels n'ont pas la voie qui mène vers le bonheur", une voie qu'il considère "comme un peu mystérieuse". Cette autorisation de bénédiction ne remet pas en cause la doctrine de l'Eglise catholique sur le mariage et l'adoption.
Parmi les paroissiens, les avis sont aussi partagés, notamment chez les plus jeunes. Si Alix, 20 ans ne se dit "pas dérangée, mais interpellée" par cette décision du souverain pontife, Jade, 21 ans, elle, est ravie. "Les personnes homosexuelles qui vont demander à l'Eglise, cela veut dire que cela importe dans leur vie, cela veut dire que c'est beau pour elles", insiste la jeune femme.
Alix acquiesce, mais tempère : "Jusqu'où cela va aller ?", questionne-t-elle. "La foi de notre religion c'est un papa et une maman pour créer la vie. Où va aller le monde si on ne met pas de limite ?", s'interroge-t-elle.
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