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Visite du pape à Marseille : retour sur les relations contrariées entre la France et le Vatican depuis le siècle dernier

Le pape François se rend à Marseille pour une visite historique, 500 ans après la dernière venue d'un souverain pontife dans la cité phocéenne. Les relations n'ont pas toujours été au beau fixe entre la France et le Vatican.
Article rédigé par franceinfo - Valentine Letesse
Radio France
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Temps de lecture : 4min
Le pape François, place Saint-Pierre au Vatican, le 20 septembre 2023. (TIZIANA FABI / AFP)

La visite du pape François à Marseille, vendredi 22 septembre, est présentée comme étant historique. Et pour cause : la dernière visite d'un pape dans la cité phocéenne remonte à... Clément VII en 1533. Près de 60 000 fidèles sont attendus au stade Vélodrome pour la messe du pape François, samedi 23 septembre. L'engouement semble à la hauteur de l'évènement, car cette visite est aussi l'occasion de célèbrer des relations au beau fixe entre Paris et l'Église. Cela n'a pas toujours été le cas par le passé.

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1904 : la rupture des relations diplomatiques

La France et le Vatican ont rompu toutes relations diplomatiques en 1904. À l'époque se prépare la fameuse loi Combes sur la séparation des Églises et de l'État. Les débats provoquent des tensions qui conduisent Paris à rappeler son ambassadeur et à fermer son ambassade près le Saint-Siège. La loi est promulguée dans la foulée, le 9 décembre 1905. Pour le pape Pie X, c'est une "violence faite aux catholiques".

1921 : la réconciliation

Le rôle de "négociateur de paix" joué par l'Église pendant la Première guerre mondiale participe beaucoup à la réconciliation entre Paris et le Saint-Siège, selon l'historien des religions Martin Dumont. Le Vatican retrouve une position prestigieuse sur la scène internationale. À l'issue des combats, la France est l'une des rares nations à ne pas avoir d'ambassade au Vatican. L'intérêt de renouer pour Paris est donc double. Les relations sont rétablies après 17 ans de brouille.

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Ces relations s'améliorent particulièrement avec le retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958. Il s'agenouille un an plus tard devant le pape Jean XXIII au Vatican. À partir de ce moment-là, les échanges et les visites deviennent réguliers.

2000 : le retour des tensions

Des tensions resurgissent entre Paris et le Vatican notamment au début des années 2000, lorsque Jacques Chirac insiste pour retirer du projet de préambule de la Constitution européenne une référence aux "racines chrétiennes" de l'Europe.

Mais d'après l'historien des religions Martin Dumont, les tensions reprennent surtout sous le quinquennat de François Hollande, avec la loi Taubira sur le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels, en 2013. Peu de temps après, le Vatican bloque pendant un an la nomination de l'ambassadeur de France au Saint-Siège à cause de son homosexualité supposée. "La France est la fille aînée de l'Église, mais pas la plus fidèle", déclare le pape François en 2016 au journal La Croix, avant d'évoquer "sa laïcité exagérée".

2017 : l'apaisement ?

Depuis l'élection d'Emmanuel Macron, les relations sont apaisées, et même plus. Le courant semble passer entre un pape jésuite et un président éduqué chez les jésuites. Même s'il reste des sujets de désaccord, comme le futur projet de loi sur la fin de vie, Martin Dumont souligne que les deux parties se parlent toujours. Une proximité symbolisée par la présence du président de la République à la messe du pape François à Marseille, samedi 26 septembre.

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