Crise au Venezuela : les habitants fuient un pays qui "saigne lentement, se vide de l'intérieur"
Après les cadres et les plus riches, ce sont maintenant les jeunes avec moins de moyens qui quittent le Venezuela à cause de la crise. L'envoyée spéciale de franceinfo a rencontré deux d'entre eux.
C'est l'une des conséquences de la crise économique et politique qui secoue le Venezuela : les habitants quittent le pays. La pénurie, l'inflation et l'insécurité ont déjà poussé les cadres à partir, maintenant ce sont les jeunes qui s'en vont, a constaté l'envoyée spéciale de franceinfo.
À Caracas, il y a des files d'attente devant les ambassades où les habitants essaient d'obtenir un passeport étranger grâce à l'origine de l'un des membres de leur famille.
Un parcours du combattant
Parmi eux, José Miguel. Il attend devant le consulat du Portugal car ses quatre grand-parents sont d'origine portugaise. Ce jeune homme est engagé politiquement et a été persécuté plusieurs fois, et s'il cherche à partir, c'est parce qu'il se demande comment "les choses vont tourner" au Venezuela. "Le pays saigne lentement, se vide de l'intérieur et j'ai l'impression que le gouvernement est d'accord avec ça" estime José Miguel.
Pour lui, ce n'est que le début du parcours du combattant. Il doit d'abord rassembler tous ses papiers, les faire certifier et doit attendre plusieurs mois pour avoir un rendez-vous. José Miguel n'est pas le seul dans ce cas. Ce jeudi, "il y avait 300 jeunes gens qui patientaient dans l'espoir de quitter le pays et demain ce sera la même chose", raconte le jeune homme.
Destination préférée : les pays d'Amérique latine
Sarah, elle, a décidé de partir au Chili, elle a 29 ans, elle est ingénieur informatique et les événements de ces derniers mois l'ont convaincu de quitter le pays. "Le gouvernement actuel va encore s'accrocher longtemps au pouvoir alors que ce pays a besoin de changement urgent", d'ailleurs Sarah n'a pas voté dimanche pour élire la nouvelle Assemblée.
"Si à l'étranger on dit que les Vénézueliens mangent à leur faim c'est tout le contraire" souligne Sarah. Depuis plusieurs mois cette jeune femme met donc de l'argent de côté pour vivre à l'étranger. Néanmoins, c'est compliqué financièrement ; "On se retrouve d'un coup seule, il faut prévoir un budget avec personne pour vous aider", dit Sarah. Pour elle, la destination finale sera le Canada. Pour le moment, avant de partir au Chili dans un mois, elle apprend l'anglais.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.